L'Évangile d'abord ! - France Catholique
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L’Évangile d’abord !

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Comme de coutume, en fin d’année et en début d’année, le Pape s’exprime beaucoup et les médias sont particulièrement attentifs à sa parole.

L’interprètent-ils avec la sagacité nécessaire, avec les justes instruments d’analyse ? C’est une autre question.

On me permettra de proposer un critère premier d’interprétation, celui de l’inspiration évangélique, à mon sens supérieur à tout commentaire d’ordre idéologique ou politique. L’intervention de Noël, si poignante, sur l’enfance martyrisée se rattachait à la pure méditation évangélique, celle qui associe la joie de la naissance à Bethléem à la féroce persécution d’Hérode. Et l’appel de François à la tendresse ne se comprend que par le recours au Dieu de toute tendresse, celui auquel la Sainte Écriture attribue « des entrailles de miséricorde ». Dans le cantique de Zacharie, chanté chaque jour à l’office du matin, il nous est dit que le Salut est « l’œuvre de la miséricordieuse tendresse de notre Dieu ». Et le Magnificat de la Vierge Marie est exactement dans cette même tonalité de la miséricorde.

C’est dans cet esprit-là que toute l’intervention du Pape sur la place Saint-Pierre à Noël était à entendre. À entendre dans sa totalité, car l’évocation de l’enfance martyrisée d’aujourd’hui est associée à l’ombre des Hérodes actuels. Elle évoque le massacre de l’école de Peshawar au Pakistan, les enfants abusés et exploités sous nos yeux et notre silence complice, ceux massacrés sous les bombardements, même là où le Fils de Dieu est né. Mais François étend encore son regard, sans crainte d’évoquer les petits « tués et maltraités, ceux qui le sont avant de voir la lumière du jour… enterrés dans l’égoïsme d’une culture qui n’aime pas la vie ». Ici, on retrouve l’accent et les mots de Jean-Paul II qui, à l’époque, lui furent tant reprochés.

Lorsqu’on veut répercuter ce discours papal, c’est son intégralité qu’il faut prendre en compte et avant même de ranger François dans un camp ou dans un autre, il conviendrait de le mettre d’abord du côté de l’Évangile, qui est ici précisément celui de l’enfance meurtrie et de la plainte de Rachel qui pleure ceux qui ne sont plus.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 décembre 2014.