L’Europe impuissante - France Catholique
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L’Europe impuissante

Près de 11 600 clandestins ont débarqué la semaine dernière sur l’île italienne de Lampedusa, mettant l’Europe face à ses responsabilités.
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Des migrants en mer Méditerranée.

Des migrants en mer Méditerranée.

La spectaculaire vague de migrants arrivés sur l’île de Lampedusa, petit bout de terre de 20 km carrés, situé entre la Tunisie et la Sicile, constitue un nouveau défi pour l’Europe. Si l’île connaît quotidiennement depuis des années des arrivées, l’afflux de ces derniers jours inquiète par son caractère massif.

La France prendra sa part

L’Italie doit déjà faire face à l’arrivée irrégulière de 114 300 personnes depuis le mois de janvier : deux fois plus qu’à la même période en 2022. Le 17 septembre, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, élue il y a un an sur la promesse de lutter contre l’immigration massive, s’est rendue à Lampedusa avec Ursula von der Leyen. La présidente de l’Union européenne a demandé aux pays européens de prendre leur part dans l’accueil des migrants pour soulager l’Italie. Si Emmanuel Macron a fait valoir un devoir de solidarité, Gérald Darmanin a lui déclaré que « nous devions renvoyer chez eux tous ceux qui n’avaient rien à faire en Europe », soit « 60 % d’entre eux, qui viennent de pays non éligibles à l’asile », selon le ministre de l’Intérieur.

La France prendra donc tout de même sa part dans l’accueil de ces migrants alors que l’Allemagne, si prompte à ouvrir ses portes aux réfugiés en 2015, a fait savoir qu’elle n’accepterait plus de migrants en provenance d’Italie ! Quelle politique migratoire peut être encore pensée avec de telles dissensions ? L’Union européenne discute sans succès depuis des mois du pacte sur l’asile et l’immigration. En juin dernier, la Hongrie et la Pologne ont bloqué l’adoption du texte au Conseil européen, n’acceptant pas l’idée d’un mécanisme de solidarité qui les obligerait à accueillir des migrants.

Enfin, la collaboration avec les pays de transit comme la Tunisie tourne au fiasco. En juillet, Ursula von der Leyen a promis au président Kaïs Saïed 150 millions d’euros pour l’aider à gérer l’afflux de migrants sur son sol et limiter les traversées vers l’Italie. L’aide financière n’a toujours pas été versée et la majorité des migrants arrivés à Lampedusa vient de Tunisie…

Force est de constater que l’Union européenne n’a tiré aucune leçon de l’afflux massif de réfugiés en 2015, sans doute parce qu’elle voit dans l’immigration une main-d’œuvre bon marché, qui peut aussi pallier le déficit de natalité sur le Vieux Continent. Sans boussole pour assumer son identité pourtant réclamée par les peuples, comment s’étonner qu’elle soit dans une impasse ?

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Retrouvez Véronique Jacquier dans l’Heure des Pros 2, les mardi et mercredi à 20 h sur CNews.