La politique de l’Union européenne a essuyé un nouveau revers en Italie, où les élections ont donné une majorité à un ensemble de partis droitiers nettement eurosceptiques : deux orientations bruxelloises sont en cause, sa préconisation d’un large accueil des migrants et son austérité budgétaire mal supportée sur les ces rives de la Méditerranée… Le Mouvement 5 étoiles réputé « populiste », adjectif peu clair et peu dissuasif, et la Ligue du Nord très marquée à droite, nettement majoritaires, se trouvent en position de force par rapport au troisième larron qu’est le parti de Silvio Berlusconi, vieux cheval de retour sur la scène politique transalpine.
Les électeurs italiens se sont prononcés contre la politique de plafonnement du déficit budgétaire annuel selon les critères de Maastricht, qui a conduit Matteo Renzi à mener une politique très stricte avec un faible nombre d’investissements publics. Ensuite, la question migratoire explique aussi le désaveu massif de l’Europe de Bruxelles par les Italiens. Ceux-ci estiment, à juste titre, avoir été laissés seuls face au problème épineux des migrants par les autres pays européens limitrophes, qui ont conservé la possibilité de fermer leurs frontières. En outre, les Italiens en veulent à la France et à la Grande-Bretagne, d’avoir déstabilisé la Lybie et ensuite la Syrie, précipitant ainsi une crise migratoire restée inextricable.
Dans ce contexte, certains observateurs évoquent la possibilité d’une sortie de l’Italie hors de la zone euro, un « Italexit » s’ajoutant au Brexit, au risque de faire éclater l’Union européenne actuelle. Ceci explique largement la consternation des uns et la jubilation des autres devant ces résultats électoraux transalpins…