En 1993, je me suis présenté aux élections municipales de New York, comme candidat des partis conservateur et des droits de la vie, contre le démocrate sortant, le maire David Dinkins, et le candidat libéral-républicain Rudy Giuliani.
Durant cette campagne, j’ai défendu le principe de subsidiarité et me suis vigoureusement opposé au programme d’ingénierie sociale de la ville 1, à l’évidence conçu pour éradiquer l’influence des principes judéo-chrétiens dans les politiques publiques.
Je me suis plus particulièrement exprimé contre l’imposition de politiques et de pratiques idéologiques qui dénient aux parents le droit de décider de ce qui est bon pour leurs enfants. Et j’ai donc appelé à la suppression, de la maternelle rénovée à la classe de première, des programmes « HIV/AIDS » et « Children of the Rainbow ».
Le programme AIDS (SIDA) explique aux enfants d’élémentaire, à l’aide de graphiques détaillés, comment pratiquer le sexe sans risque et le programme « multiculturel » Rainbow (arc-en-ciel) présente les homosexuels comme un groupe culturel normal. Mais il n’a rien à dire, bien sûr, des normes culturelles judéo-chrétiennes.
La bibliographie du programme Rainbow comprend les désormais célèbres « Heather a deux mamans », « le compagnon de chambre de papa » et « La revanche de Raiponce : contes de fées pour féministes ».
Dans les années qui ont suivi ma défaite aux élections, les bureaucrates de la ville et de l’État ont continué d’étendre leur emprise sur chaque maison et chaque église. New York est devenue la vitrine de l’intrusif Etat Nounou, se consacrant à priver ses citoyens de leurs libertés et leur déniant le droit de prendre eux-mêmes leurs décisions.
Ces dernières années, la législation municipale s’est durcie, bannissant les acides gras trans2, le foie gras, les cigarettes aromatisées, les battes de baseball en alu, et l’ouverture de fast-food dans les quartiers pauvres. Le maire Michael Bloomberg a également soutenu des lois contre le sel. Il le compare à l’amiante dans les écoles. Il a dit : « sel et amiante, tous deux vous sont néfastes ». Il a même demandé au ministère de l’Agriculture d’interdire aux bénéficiaires de bons alimentaires de les utiliser pour des boissons sucrées non alcoolisées.
De son côté, la législation de l’État de New York a également tenté d’infliger des restrictions aux New-Yorkais :
– une loi imposant un label nutritionnel aux menus des restaurants
– une loi ordonnant aux écoles publiques de mesurer l’embonpoint des élèves
– une loi créant « une taxe du gras » sur la nourriture industrielle
– une loi interdisant l’usage des téléphones cellulaires en voiture.
Il y a également eu ces lois monstrueuses et ces politiques poursuivies pour contraindre les Églises et leurs membres à adhérer à la vision qu’ont les élites de l’État-Nounou d’une société saine.
Par exemple, en mars 2001, un projet de loi supprimant la « clause de refus » et obligeant les ministères religieux d’éducation, de santé, de services à la personne à inclure la contraception dans la couverture santé de leurs employés a été ratifié par un baptisé catholique, le gouverneur George Pataki.
Edward Egan, alors Cardinal de la ville de New York, s’est déchaîné contre cette loi qu’il qualifie « d’anti-américaine » et la conférence des évêques catholiques de l’état de New York l’a condamnée comme un « totalitarisme des services de santé ».
Une autre attaque contre la liberté religieuse : la ville de New-York a interdit aux écoles publiques de louer leurs auditoriums aux congrégations religieuses hors heures scolaires pour des réunions de prière. Craignant que les écoles semblent « affiliées à une croyance ou pratique religieuse particulière », la ville a fait valoir que cet usage violait la séparation de l’Église et de l’État.
Attaquant la décision au tribunal, le Bronx Household of Faith a fait valoir que cette réglementation municipale « viole le droit constitutionnel à exercer librement sa religion sans ingérence du gouvernement ». Le 16 février 2012, un jury de la cour d’appel, en désaccord, statuait que la ville pouvait virer les priants des écoles.
Dernièrement, à New York, les bureaucrates de l’éducation ont ordonné de bannir des douzaines de mots et de sujets des tests d’anglais, maths, sciences et sciences sociales soumis aux élèves des écoles publiques. Ils veulent étendre aux étudiants le droit de ne pas voir leur sensibilité heurtée lors des examens. Voilà un échantillon des sujets interdits : le cancer, les catastrophes (naturelles ou artificielles), la cigarette, les ordinateurs domestiques, le divorce, les cadeaux onéreux, les vacances et les récompenses, la chasse, la perte d’emploi, l’argent, le cinéma, les armes nucléaires, la politique, la pauvreté, la religion, les fêtes et manifestations religieuses, l’esclavage, le terrorisme, la pègre, la violence, la guerre et les effusions de sang, les armes.
Ces termes ne doivent pas apparaître dans les examens municipaux ou d’État, officiellement parce que les étudiants qui les liraient pourraient les trouver choquants ou bouleversants, et que cela pourrait affecter leur aptitude à réussir le test.
Une question qui inclurait les termes « argent », « vacances », « cadeaux onéreux », pourrait démoraliser ou blesser ou attrister un étudiant dont la famille manque des ressources suffisantes pour financer des vacances ou des cadeaux.
Et nous savons pourquoi les mots et références d’ordre religieux sont verboten — ils sont vus comme trop sujets à controverse de par leur nature. Les non-croyants pourraient déprimer, ou se sentir exclus.
William Murphy, évêque du diocèse de Rockville Centre a récemment observé : « de plus en plus, le gouvernement devient le régulateur et par conséquent l’administrateur de positions et politiques sociales toujours nouvelles, au détriment des corps intermédiaires et des libres initiatives locales ».
L’évêque Murphy a continué à argumenter que l’État Nounou violait la subsidiarité, qui table que l’État existe pour protéger et garantir la liberté de tout individu à accomplir des activités sociales et que ces activités sont mieux exécutées par les plus petits groupes de base capables de les prendre en charge.
Pour préserver le bien commun, le gouvernement devrait agir, non comme un dictateur, mais comme un arbitre, appelant à protéger le droit des familles à prendre des décisions en accord avec leurs croyances religieuses.
New York constitue un signe d’avertissement de ce qu’il advient lorsque des bureaucrates s’arrogent des pouvoirs qui ne sont pas les leurs. Un tel pouvoir pris par des individus et des groupes restreint les libertés. Et le fait que cela se produise sous couvert de bonnes intentions ne change rien au résultat final.
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George J. Marlin est l’éditeur de The Quotable Fulton Sheen et l’auteur de The American Catholic Voter. Son plus récent livre s’intitule : Narcissist Nation : Reflections on a Blue-State Conservative.
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Légende photo : quand la Grosse Pomme est-elle devenue Big Brother ? Avertissement et mode d’emploi nutritionnel: La nourriture est susceptible de contenir des calories. En cas de consommation excessive en l’absence d’une activité physique suffisante, vous risquez de grossir. Le programme de santé de la ville de New York, pour sa part, ne risque pas de contenir du bon sens.
http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/nys-nanny-state-denying-religious-and-personal-liberties.html