L'esprit des Jeux - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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L’esprit des Jeux

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L’origine des Jeux Olympiques remonte au huitième siècle avant JC. C’était un festival grec mêlant sport et religion où les pèlerins venaient regarder les athlètes concourir mais également vénérer Zeus qui, supposaient-ils, régnait du haut du Mont Olympe et avait envoyé la foudre fracasser un point situé entre les rivières Alphée et Kladeos. Au cours du 5e siècle avant JC, un temple y fut construit, abritant une statue haute de quatre étages du roi des dieux, réalisée par le sculpteur Phidias. De nombreux Grecs ressentaient l’obligation de visiter le site au moins une fois dans leur vie, un voyage un peu comparable au hadj musulman.

Le philosophe stoïcien grec Epictète, qui vivait durant la deuxième génération après le Christ, écrivait à propos des Jeux Olympiques :

Et que faites-vous à Olympie ? Est-ce que vous ne vous liquéfiez pas sous l’action de la chaleur ? N’êtes-vous pas bousculés par la foule ? Ne rencontrez-vous pas mille problèmes pour vous laver ? N’êtes-vous pas trempés quand il pleut ? N’êtes-vous pas incommodés par le bruit, les cris et autres harcèlements ? Mais il me semble que vous supportez tout cela parce que ce que vous allez voir en vaut la peine.

Il aurait pu avoir écrit cela à propos des Jeux de Rio de 2016.

Ma propre opinion sur les Jeux Olympiques – et sur le sport en général – est que la compétition mérite d’être regardée. Cela vaut la peine de supporter les portraits larmoyants d’athlètes faits par la NBC, et la suffisance de Bob Costas parlant des Grecs, pour pouvoir admirer le nageur Michael Phelps, le coureur Usain Bolt et même le joueur de badminton Lin Dan quand ils font ce que personne ne fait ou même n’a jamais fait dans le monde à ce niveau. Quelque chose de la lumière divine transparaît quand nous contemplons l’excellence humaine.

Je serai déçu (l’auteur a écrit ces lignes avant le début des épreuves) si nous ne voyons pas la détentrice du record Yelena Isinbaeva au saut à la perche en raison du scandale du dopage en Russie. Le Comité International Olympique – une organisation dont l’intégrité est analogue à celle des Nations Unies et de la FIFA, et qui est dirigée par le même genre de personnes – a décidé que les Russes pouvaient concourir, en dépit du fait que la WADA (agence anti-dopage mondiale) réclamait son exclusion. Les Russes subiront davantage de tests anti-dopage que les autres athlètes.

Je pars du principe qu’il y aura des gens, athlètes comme spectateurs, qui prendront des selfies devant la statue du Christ Rédempteur sur le Mont Corcovado, plus monumental et majestueux que celle de Zeus à Olympie, et qui représente le vrai Dieu après tout, non un dieu. (le cardinal de Rio, Orani Tempesta, y a béni la flamme olympique.) Et nous verrons de nombreux compétiteurs faire le signe de croix. Usain Bolt, catholique, le fait avant chaque épreuve. Le deuxième prénom de Bolt est Léon (en l’honneur de Léon le Grand, pape de 440 à 461). Cependant, s’il m’avait demandé mon avis, je lui aurais déconseillé la diffusion du cliché où il pose devant le Christ Rédempteur (photo qui illustre cet article).

Reste à voir si Bolt ou d’autres athlètes catholiques profiteront des cinq prêtres brésiliens polyglottes affectés au Village Olympique, où la plupart des athlètes vivront les deux prochaines semaines. (L’équipe de basket des USA, pour sa part, a loué un luxueux bateau de croisière.) Plus probablement, pas mal d’athlètes se procureront les préservatifs gratuits (réalisés en latex de la forêt équatoriale amazonienne) : plus de 450 000, fournis gratuitement dans des distributeurs automatiques disséminés dans le Village.

Les prêtre brésiliens du Village, certains formés à l’aide sociale durant les Journées Mondiales de la Jeunesse de Rio en 2016, pourraient découvrir que ces jeunes athlètes ne sont pas taillés sur le même modèle que les précédents pèlerins internationaux.

Le père Marcus Vicinius, « prêtre des sportifs » de l’archidiocèse de Rio, a communiqué un commentaire tout à fait anodin au National Catholic Register :

Le sport pour nous, chrétiens, est un moyen de nous aider à grandir dans notre foi et à nous comprendre les uns les autres. Les chrétiens comprennent également que le corps et l’âme devraient s’équilibrer parfaitement, et les sports aident à répondre aux besoins des deux.

Possible, quoique l’accent devrait être mis sur « devraient s’équilibrer parfaitement ». Cependant, la réalité – ainsi que le dénonce le scandale russe du dopage – est que nombre de ces athlètes feraient n’importe quoi pour gagner une médaille olympique.

Et après tout, vainqueurs ou perdants, ils vont tous se défouler, et d’une façon ou d’une autre, le culte de ces Jeux ressemblera davantage au modèle grec de l’Antiquité que la version Journées Mondiales de la Jeunesse, même si c’est Aphrodite, et non Zeus, qui recueillera la vénération de ces jeunes gens.

Le nombre de préservatifs est ahurissant – de 8 500 à Séoul en 1988, on est passé à 100 000 à Beijing en 2008. Quatre ans plus tard, c’était 150 000 à Londres. Pourquoi 300 000 de plus à Rio ? La peur du virus zika peut-être ?

La présence de zika au Brésil – l’épicentre du virus – avait déjà signifié que le comité organisateur avait à installer l’air conditionné dans les appartements du Village plutôt qu’employer des ventilateurs et des fenêtre ouvertes pour rafraîchir les pièces, ce qu’il souhaitait à l’origine à fin d’économies.

Le sexe est depuis longtemps un sport non-médaillé des Jeux Olympiques, mais l’hébergement spartiate du Village (pas de télé dans les chambres, wifi aléatoire) peut contribuer à une légère hausse du « sexe sûr ». Quelle sexualité durant une Olympiade ? Hope Solo, gardien de but durable de l’équipe de foot des USA a déclaré à ESPN préalablement aux Jeux de Londres : « je dirais 70 à 75 pour cent des athlètes participant. » Donc, si mes calculs sont justes… cela se monte à plus de 35 préservatifs par athlète, ce qui, en présumant que les hommes et les femmes arrivent à leurs rendez-vous également pourvus – signifierait que les organisateurs de Rio ont accumulé suffisamment de préservatifs pour permettre à chaque athlète sexuellement actif de copuler 70 fois durant la quinzaine. Cinq fois par jour ? Des jours durant ? Je ne le pense pas.

Je suis sûr que c’est trop espérer qu’à la fin des Jeux la grande majorité des préservatifs sera restée dans les distributeurs automatiques, et que les idylles débutées à Rio déboucheront sur des engagements chastes, des messes de mariage, et des nuits de noce rimant avec une joyeuse première découverte de la sexualité.

Mais les prêtres catholiques du Village Olympique seront fin prêts pour Bacchanales 2016.


Brad miner est rédacteur en chef de The Catholic Thing, membre de l’Institut Foi & Raison et membre du bureau de l’Aide à l’Eglise en Détresse aux USA. C’est un ancien rédacteur littéraire de National Review.
Illustration : Usain Bolt devant la statue du Christ Rédempteur à Rio.

Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/08/08/spirits-of-the-games/