Les premiers pas du pape François ont suscité un véritable enthousiasme, qui s’explique par la simplicité, la cordialité de l’homme venu du nouveau monde. On a bien raison de relier cette attitude jamais affectée à l’exemple du saint d’Assise. On ne devrait pas oublier non plus l’appartenance du nouveau pape à la famille ignatienne, ce qui pourrait bien expliquer la densité de son enseignement, dont la concision n’a d’égale que la profondeur et l’exigence. On ne peut comprendre sa manière d’être qu’en référence à cette proximité avec Dieu, celle qu’Ignace de Loyola a voulu initier avec la pratique des exercices spirituels. Selon la parole de l’apôtre, c’est ainsi que naissent et se fortifient les dons de l’Esprit : charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance, douceur, maîtrise de soi. (Galates 5-22)
La spiritualité de saint François est proche de la pratique ignatienne. Ignace connaissait bien le Poverello. C’est sûrement à leur degré de connivence qu’il faut aller chercher le secret d’un comportement qui est tout autre chose qu’une complaisance démagogique à l’égard des foules et encore moins des médias. Il faudrait mieux se concentrer sur les paroles du pape François qui rendent compte d’un style, qui se rapporte à une attitude intérieure. Avant de devenir évêque de Rome, le cardinal Bergoglio n’a cessé de marteler sa conviction que les pasteurs du peuple doivent être des maîtres de vie, « qui donnent une doctrine solide du Salut et non pas des dilettantes occupés à défendre leur propre renommée en discutant des questions secondaires ». Que l’on ne s’y trompe pas. Ce bon pasteur sera toujours docteur de la foi dans le même mouvement qui le porte vers ses brebis, y compris les plus éloignées du bercail. « Nous recevons la Révélation et le Salut en percevant la connaissance que Dieu a de notre nature et sa condescendance de pasteur avec chacune de ses brebis. » 1
La proximité, selon le pape François, est toujours en rapport avec la solidité de la foi. Il ne faut pas douter non plus que le gouvernement qu’il aura à assumer sera éclairé par un discernement des esprits, qui n’aura rien à voir avec des recettes simplistes mais tout au souci de construire l’Église, corps du Christ. François d’Assise, en son temps, n’était pas venu abattre la basilique du Latran, mais la soutenir de toute sa force intérieure.
Paris, Espace-Bernanos, 3 avril : « Qui est le pape François ? Les défis du nouveau pontificat »
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