L'esprit de force - France Catholique
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L’esprit de force

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Les martyrs de la rue Haxo.

Bien qu’élu avec le soutien d’une gauche largement athée et anticléricale, un ancien Président croyait à la fin de sa vie aux « forces de l’esprit ». Mais croyait-il pour autant à l’Esprit de force ? Celui-là même que lors de l’ordination des futurs prêtres, il était d’usage d’invoquer sur eux. Cet Esprit de force – ad robur – « qui soutenait les martyrs », disait le saint Curé d’Ars, pour leur permettre de résister aux persécutions. Dans les temps difficiles que nous vivons, il semble que cet Esprit, allié à la douceur nécessaire pour rendre la religion aimable, soit redevenu indispensable pour tous, prêtres et laïcs engagés dans le monde, afin d’étendre le règne du Christ. Une nouvelle preuve en a été donnée lors de la récente attaque, très violente, par des militants anarchistes d’une procession en l’honneur de martyrs de la Commune de Paris – cette insurrection réprimée dans le sang qui avait décrété que « les prêtres étaient des bandits ».

Violence antichrétienne

Mais au-delà de la légitime indignation, des interrogations sur la place du christianisme dans ce pays et sur la faible réaction des autorités, l’esprit de force réside également dans le regard surnaturel que l’on peut porter sur ces événements, comme le fait le Père Mayor, co-organisateur de la procession, dans nos colonnes (cf. p. 8-9). Car nul ne sait si le déchaînement de cette violence antichrétienne – après les attentats islamistes de Saint-Étienne du Rouvray, de Nice, et même l’incendie de Notre-Dame dans un autre registre – ne constitue pas, en creux, un prélude au réveil des catholiques eux-mêmes, et de la France tout entière…
Un exemple frappant a été donné par la Commune elle-même, lors de cette fameuse Semaine sanglante de 1871. Mais le fait demeure hélas trop peu connu… (FC n° 3726). Félicie Gimet, une des égéries de la Commune aux côtés de Louise Michel, fut sans doute à l’origine du déclenchement, rue Haxo, de la tuerie de 50 otages, dont dix religieux, deux jours avant la fin du soulèvement. Devenue hostile à la foi de son enfance, sauf envers la Sainte Vierge, inscrite à la franc-maçonnerie et, à ses dires, ayant signé un pacte avec Satan, elle se trouva par la suite au contact d’un saint prêtre et martyr de la rue Haxo, le Père Olivaint, incarcéré à la prison de la Roquette. Et finit par se convertir, avant de devenir religieuse sous le nom de Soeur Marie-Éléonore !
Mais le plus extraordinaire est que le Curé d’Ars, qu’elle avait rencontré avant sa conversion en 1859, lui avait prédit ce retournement. « Malheur à vous, vous ferez beaucoup de mal ! », lui dira-t-il. Mais ajoutant : « Vous vous convertirez grâce à cette dévotion que vous conservez pour sa divine Mère. » Ainsi le saint Curé considérait-il, mystérieusement, les attaques du démon comme annonciatrices de bienfaits spirituels. Engageant dès lors à la patience et à la persévérance dans l’épreuve…
Pour y encourager, il n’est pas inutile non plus de multiplier les processions qui irriguent encore, Dieu merci, nos belles routes et villes de France, lors de grandes fêtes religieuses ou d’événements comme l’Année Saint-Joseph. C’est sans doute le meilleur moyen, car sollicitant l’aide divine, de vaincre le mal par le bien !