Nos évêques réunis à Lourdes pour leur session de printemps ont à affronter la situation que l’on sait. La charge qui repose sur leurs épaules doit nous incliner à nous sentir solidaires, quelles que soient nos difficultés à vivre les épreuves qui se sont accumulées ces temps-ci. Je lisais hier un texte les invitant à faire silence plutôt qu’à se répandre en déclarations trop assurées. Mais n’est-ce pas à nous aussi d’observer un certain silence, pour respecter leur liberté intérieure et l’espace d’échange intense qu’impose l’avenir d’une Église souffrante ? Je ne doute pas que le laïcat ait beaucoup à dire lui aussi et qu’il convient de faciliter des démarches de réflexion et de communion. Encore faudrait-il trouver les bonnes méthodes pour permettre que les uns et les autres s’expriment pour le meilleur. Mais il y a un temps pour tout.
Un temps pour la réflexion des évêques, qui ont la responsabilité inhérente à leur consécration : gouverner, enseigner et sanctifier. Il y a un temps pour la collaboration du laïcat, qui peut apporter l’éclairage indispensable résultant de son engagement dans les réalités sociales. Fort heureusement, ici et là, des contributions se révèlent très au-delà de ce que l’on peut craindre en pareille période qui favorise parfois les esprits chimériques et les entrepreneurs de démolition. Cela a toujours été.
Mgr Pontier, archevêque de Marseille, arrive au terme de son mandat de président de la Conférence des évêques de France. Il a prononcé hier un discours qui a valeur de testament spirituel. Précisément, il a terminé par une longue citation de saint Paul dans sa première épître aux Corinthiens. Ainsi recentrait-il tout sur l’essentiel du mystère de la foi : « Car le Dieu qui a dit : que la Lumière brille au milieu des ténèbres, c’est lui-même qui a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ. » Oui, tel est bien le mystère de la foi. Si les évêques ne le proclament pas, c’est les pierres qui le crieront ! Aucune crise ne saurait empêcher l’expression de la foi de l’Église.
Chronique diffusée sur radio Notre-Dame le 3 avril 2019.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- Dénoncer les abus sectaires dans la vie consacrée et passer l’épreuve en union au Christ Epoux
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.
- Édouard de Castelnau