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Que devient l’enseignement catholique en France ? La question se pose depuis longtemps. Faut-il rappeler qu’il s’agit d’une réalité importante puisque quelque deux millions d’élèves sont scolarisés dans des établissements qui se réclament du label catholique.
Or, depuis les années 60, ce secteur de notre enseignement a été affecté profondément par son changement de statut et par la disparition des congrégations religieuses, qui avaient fondé ces établissements et les avaient encadrés depuis le dix-neuvième siècle. En effet, la loi Debré, du nom du Premier ministre du général de Gaulle, aux origines de la cinquième République, associe l’Enseignement catholique à une mission de service public, ce qui signifie qu’il bénéficiera désormais des fonds publics mais qu’il devra aussi se conformer à des règles nouvelles. Certes, son caractère propre est reconnu, mais celui-ci devient problématique, dès lors qu’on a désormais affaire à un public indifférencié et que les établissements sont de plus en plus marqués par ce que l’on appelle le consumérisme scolaire. Les parents, consommateurs d’écoles, sont de moins en moins attentifs au contenu religieux de l’enseignement, ils s’intéressent à ses performances scolaires et éducatives, éventuellement plus appréciables que dans certains établissements publics.
Cette évolution, a été évidemment aggravée par la disparition, presque complète, des congrégations religieuses, dont c’était la vocation de former les élèves, selon une pédagogie explicitement chrétienne, conformément au génie et à la spiritualité de leurs saints fondateurs, un Jean-Baptiste de la Salle, un Ignace de Loyola, un Jean Bosco et bien d’autres. Obligé d’intégrer massivement des milliers d’enseignants laïcs, pas forcément préparés à leurs tâches spécifiques, l’Enseignement catholique se trouvait en danger de sécularisation. Il ne faut pas avoir peur des mots. En dépit de la bonne volonté de beaucoup : dirigeants, enseignants, parents d’élèves, ces derniers participant très activement à la gestion et aussi à l’animation spirituelle, ne serait-ce qu’à travers le service de la catéchèse.
L’archevêque d’Avignon, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, avait jeté un cri d’alarme il y a quelques années. Ne rejoignait-il pas, à un quart de siècle de distance, le cri lancé par le cardinal Jean-Marie Lustiger lors de la grande manifestation de Versailles : « Enseignement catholique, deviens ce que tu es ! » ? Mais les faits ont prouvé que l’épiscopat français et notamment sa commission scolaire, dirigée par Mgr Éric Aumonier, évêque de Versailles, était soucieux de la pastorale, propre à l’Enseignement catholique, et que ce dernier lui-même entendait faire le point sur sa vocation et la façon d’annoncer la bonne nouvelle dans ses établissements. Un document important vient d’être publié par la direction de l’Enseignement catholique sous le titre, très explicite, précisément : Annonce explicite de l’Évangile dans les établissements catholiques d’enseignement. Je ne puis ici que le signaler et recommander sa lecture à toutes les personnes intéressées. Son grand mérite est d’aborder de front cette annonce de l’Évangile qui est la spécificité de l’Enseignement catholique, sans ignorer les difficultés pratiques, mais sans se laisser obnubiler par elles. Il faut saluer l’apparition de ce document comme le signe d’un vrai réveil apostolique à l’intérieur de notre Église de France.
Gérard LECLERC
Éditorial lu à Radio Notre-Dame le 7 octobre 2009.
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* Avec 4403 élèves en plus alors qu’il en avait perdu 4600 l’an dernier, l’Enseignement catholique se porte bien. Grâce à un important travail de redéploiement des moyens sur l’ensemble du territoire, les effectifs sont de nouveau à la hausse, spécialement en Ile-de-France, dans l’arc méditerranéen, ainsi qu’en Bretagne et dans les pays de la Loire. C’est surtout le second degré avec les lycées, y compris les lycées d’enseignement professionnel et agricole, qui progresse. Une préoccupation demeure pour le premier degré, notamment avec une perte de 2700 élèves qui vient s’ajouter à une perte de 5300 élèves en 2008. Les explications sont diverses : coût de la restauration scolaire, ancienneté de nombreux locaux, érosion démographique. Au total l’Enseignement catholique reçoit plus de deux millions de jeunes. Il faut savoir que 30 à 40.000 élèves frappent à sa porte sans pouvoir être accueillis.
Source :
http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/actualites/-dire-et-vivre-levangile-dans-nos-etablissements-interview-deric-de-labarre.html
Les aumôneries :
http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/actualites/aumoneries-catholiques-des-lieux-missionnaires.html
Colloque scientifique « État et enseignement privé : À propos des cinquante ans de la loi Debré » 10 et 11 décembre 2009 à Amiens Organisé par le laboratoire Habiter-PIPS-équipe RIICE (EA n° 4287) Université de Picardie Jules Verne CRDP 45 rue Saint Leu 80000 Amiens Référence du document « Colloque scientifique « État et enseignement privé » : À propos des cinquante ans de la loi Debré », IESR – Institut européen en sciences des religions, mis à jour le : 08/10/2009, URL : http://www.iesr.ephe.sorbonne.fr/index6000.html
Colloque scientifique « État et enseignement privé : À propos des cinquante ans de la loi Debré » 10 et 11 décembre 2009 à Amiens Organisé par le laboratoire Habiter-PIPS-équipe RIICE (EA n° 4287) Université de Picardie Jules Verne CRDP 45 rue Saint Leu 80000 Amiens Référence du document « Colloque scientifique « État et enseignement privé » : À propos des cinquante ans de la loi Debré », IESR – Institut européen en sciences des religions, mis à jour le : 08/10/2009, URL : http://www.iesr.ephe.sorbonne.fr/index6000.html