L’Église et la République - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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L’Église et la République

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© Philippe Lissac / Godong

La Croix a commencé hier une enquête, qui se poursuivra trois semaines durant, sur la notion d’identité. Notion qui fait difficulté aujourd’hui, du fait de la concurrence des revendications identitaires. Un premier échange entre Dominique Schnapper et Erwan Le Morhedec permet déjà de dégager quelques éléments de discernement. J’ai été particulièrement frappé par une remarque de Dominique Schnapper à propos de l’importance de l’héritage catholique dans l’identité française. Pour elle, qui n’est pas chrétienne, c’est un élément essentiel.

Selon la fille de Raymond Aron, le fait que le catholicisme soit devenu minoritaire chez nous n’empêche pas que son héritage demeure fondateur de notre société : « L’affaiblissement du catholicisme aujourd’hui est parallèle à celui de l’idée républicaine. Il existait une solidarité de fait, objective, entre la République et l’Église. Que les deux s’affaiblissent en même temps n’est pas un bon signe. La crise qui ébranle aujourd’hui l’Église catholique en tant qu’institution est aussi un problème pour la démocratie française. »

Voilà qui réclamerait un long commentaire. Je pense que Dominique Schnapper touche un point très sensible, que l’on néglige trop souvent lorsqu’on parle de la laïcité. La loi de 1905 avec ses aménagements ultérieurs n’a été possible qu’en vertu d’un rapprochement qui n’était pas d’abord évident. S’il y a eu accord entre l’Église et l’État, c’est qu’il y a eu pacification des rapports. Pacification qui n’était possible qu’à cause d’une certaine connivence. Il ne peut y avoir accord durable sans connivence, fut-elle parfois problématique. Et cette connivence n’était possible qu’en vertu d’un héritage historique évident. La crise actuelle est d’autant plus grave qu’elle met en danger cet héritage fondateur.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 16 novembre 2021.