L'Église au cœur de la cité - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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L’Église au cœur de la cité

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Le Pape lui-même a indiqué qu’on ne pourrait longtemps en rester à une participation virtuelle à la messe.

Le Pape lui-même a indiqué qu’on ne pourrait longtemps en rester à une participation virtuelle à la messe.

© Fred de Noyelle / Godong

Le confinement dans le domaine religieux, et singulièrement pour ce qui concerne la liturgie chrétienne, a provoqué ici ou là des polémiques que l’on peut comprendre. Vraiment, nous n’avions jamais vécu, pas plus que nos prédécesseurs, cette interdiction de participer à la messe dominicale. L’épreuve a été d’autant plus cruelle qu’elle a affecté la grande semaine de Pâques. Aujourd’hui, l’impatience est grande face à la volonté du gouvernement de reporter la levée de l’interdiction jusqu’au mois de juin. L’épiscopat français, qui a fait preuve d’un civisme rigoureux en acceptant les règles communes, montre désormais qu’il partage ce désir de beaucoup de fidèles pour revenir au plus vite aux célébrations communautaires. Le Pape lui-même a indiqué qu’on ne pourrait longtemps en rester à une participation virtuelle à la messe.

Pour ma part, je serais enclin à recevoir avec la plus grande attention ce que Pierre Manent, philosophe politique, nous confie avec indignation : « Avez-vous remarqué que, sur la longue liste des motifs autorisant la sortie du domicile, on n’a pas oublié “les besoins des animaux de compagnie” mais qu’il n’est pas envisagé que nous souhaitions nous rendre dans un lieu de culte ? Cela mérite réflexion. Ceux qui nous gouvernent sont des personnes honorables qui font de leur mieux pour surmonter une crise grave. Or, ils n’ont pas perçu l’énorme, l’inadmissible abus de pouvoir qui était impliqué dans certaines de leurs décisions. Comment est-ce possible ? »

Peut-être y aurait-il lieu d’apporter quelques nuances à ce reproche. Je sais des responsables politiques importants qui se sont souciés de munir de masques les prêtres qui se rendaient au chevet des malades, souvent gravement atteints. Mais l’interrogation garde toute sa force. C’est Malraux déjà qui mettait en cause une civilisation qui n’avait su construire « ni un temple, ni un tombeau ». Il ne s’agit donc pas d’une sorte de revendication corporatiste.

Eucharistie et charité

Mais il faudra également méditer ensemble sur ce que signifie cette réouverture de nos églises. Si l’eucharistie est, comme l’a réaffirmé Vatican II, le sommet de la vie chrétienne, c’est qu’elle élève au milieu de nous l’offrande suprême du Christ à l’humanité. Cette offrande est transformante pour ceux qui y prennent part, mais elle doit aussi témoigner de la puissance du Dieu qui a fait le don de lui-même pour le Salut du monde.

La paroisse n’est pas le lieu clos d’un club sympathique. Elle doit rayonner du mystère qui s’y manifeste. Elle est donc le point de repère de ceux qui recherchent la lumière pour eux-mêmes mais aussi le secours immédiat qu’exige leur détresse matérielle. Natalia Trouiller, une chrétienne très soucieuse de la vocation de nos communautés pose la question : « Nos paroisses sont-elles prêtes à l’afflux de la misère qui va déferler ? » Oui, il n’est que trop réel que cette terrible crise sanitaire engendre des effets sociaux redoutables. Nos paroisses auront à montrer que leur vocation eucharistique entraîne un élan irrépressible de charité.