L'Écosse indépendante ? - France Catholique
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L’Écosse indépendante ?

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À quelques jours du référendum qui décidera de l’éventuelle indépendance de l’Écosse se séparant du Royaume-Uni, un sentiment de panique s’est emparé d’une partie de l’opinion et de tous les dirigeants britanniques. C’est un sondage qui a précipité le séisme. Alors que jusqu’alors le « non l’emportait, le « oui » est devenu possible, puisque l’estimation de l’institut Yugov accorde 51 % des suffrages aux indépendantistes. Du coup, c’est toute l’Europe qui s’inquiète et même les États-Unis. On se rend compte brusquement qu’une certaine image de la puissance britannique, qui domina le monde, pourrait s’effondrer. Les tombeaux de l’abbaye de Westminster devraient se retourner et l’on songe à la patrie de Winston Churchill, l’héroïque adversaire de Hitler. Les nations les plus fermement établies en tant que communautés historiques seraient-elles si fragiles ?

Transposons pour notre propre pays. Songeons au traumatisme que constituerait pour nous autres Français la sécession de la Bretagne. Nous en serions malades. La sécession, c’est grave. Les États-Unis d’Amérique se sont lancés dans une impitoyable guerre civile pour l’éviter. Alors qu’on explique depuis des décennies que l’avenir appartient aux grandes concentrations, aux grands ensembles, voici que le local s’affirme de plus en plus comme une exigence d’autonomie et de spécificité culturelle. Après tout, l’histoire européenne à l’âge moderne montre qu’une telle involution pourrait contredire le prétendu sens de l’histoire. La Première Guerre mondiale a amené la désintégration des empires centraux. L’Empire ottoman aussi s’est défait. Plus récemment, l’Union soviétique s’est désintégrée. De même, la Yougoslavie. La Tchécoslovaquie s’est scindée en deux nations. On peut imaginer la suite du processus avec des effets en chaîne à travers toute l’Europe.

Pour ma part, je fais des vœux pour que le Royaume-Uni conserve son intégrité, en établissant un juste équilibre entre unité nationale et sage décentralisation. Mais la décision ne m’appartient pas. J’attends donc le résultat avec perplexité et crainte.

Chronique diffusée sur radio Notre-Dame le 9 septembre 2014.