Les dominicains de Toulouse n’en reviennent toujours pas : à la mi-mai, ils ont reçu la visite de journalistes de la télévision italienne Canale 5, à l’audience considérable dans la péninsule. L’objet de leur curiosité ? Le chef de saint Thomas d’Aquin reposant dans son nouveau reliquaire. Certes, l’éminent théologien est né près de Naples en 1225, mais comment expliquer un tel engouement, huit cents ans plus tard ? Conservé à Toulouse depuis 1369, ce fameux crâne est offert à la vue des fidèles pour la première fois depuis le Moyen Âge !
Le 23 janvier, dans la sacristie du couvent des Jacobins, les dominicains présents ont vécu un moment de recueillement et de grande émotion : le sceau qui servait à authentifier le vieux reliquaire a été brisé, et la tête du saint sortie pour être déposée dans un nouveau reliquaire digne de l’éminent théologien (lire encadré). Chaque religieux a pu méditer sur ce chef prestigieux qui avait contenu un cerveau capable de pages magnifiques sur l’Évangile, sources d’une inépuisable nourriture spirituelle. Après tant d’années passées dans l’ombre, saint Thomas d’Aquin (1225-1274) attendait humblement son entrée dans un triple jubilé : les 700 ans de sa canonisation cette année, les 750 ans de sa mort en 2024, les 800 ans de sa naissance en 2025.
Une référence dans l’Église
Depuis, le crâne du « docteur angélique » voyage et s’offre à la dévotion des fidèles dans les couvents et les paroisses qui en font la demande. Le Frère Philippe-Marie Margelidon, qui préside l’Association pour les centenaires saint Thomas d’Aquin (ACTA), se réjouit d’avoir des dates de vénération jusqu’en octobre 2024 ! Est-il surpris par l’ampleur de ces sollicitations ? « Non. C’est bien plus qu’un succès d’estime. Saint Thomas attire toutes sortes de gens. Ce n’est pas un saint à proprement parler populaire, mais tout le monde sait qu’il est une référence dans l’Église. Je constate qu’on le prie pour obtenir des grâces de bonne santé spirituelle et physique, mais surtout pour avoir la foi, pour la garder et la souhaiter pour des proches. »
Aumônier de l’Institut catholique de Toulouse, le Frère Marie-Arnaud Galandi-Goffaut observe, lui, que les étudiants sont particulièrement sensibles à l’enseignant qu’était saint Thomas d’Aquin – leur saint patron : « Ils viennent lui demander la capacité d’entrer dans le mystère de Dieu. C’est un saint qui a montré une intelligence de foi sans humilier l’intelligence de l’homme, mais en lui demandant au contraire de s’élever. Beaucoup de jeunes gens se convertissent désormais non par émotion mais par enseignement. Saint Thomas est incontestablement un saint vecteur de conversion pour la jeunesse. »
Retrouvez l’article complet dans le magazine.
—
QUELQUES DATES
Le tour de France de la relique
La relique du crâne de saint Thomas d’Aquin était présente lors du pèlerinage de Chartres, du 27 au 29 mai 2023. Elle a poursuivi son tour de France.
Du 9 au 30 juin : monastère des dominicaines à Saint-Maximin dans le Var.
Du 10 juillet au 14 août : monastère des dominicaines à Paray-Le-Monial.
Du 15 au 23 août : monastère des bénédictines de Rosans près de Gap.
Du 7 au 14 septembre : couvent dominicain de Marseille.
Du 14 au 17 septembre : église de Saint-Savournin près de Toulon.
Du 2 au 20 octobre : monastère des dominicaines de Dax.
Du 11 novembre au 2 décembre : aux monastères du Barroux – moines et moniales.
La relique était aussi accueillie au JMJ du 1er au 6 août 2023 à Lisbonne.
En 2024, elle sera vénérée en l’église Saint-Roch à Paris du 6 au 9 février et à Versailles en la chapelle de l’Immaculée-Conception du 14 février au 3 mars.
Pour tout contact : https://thomas-aquinas-jubileum.org