L'autodissolution de l'ETA - France Catholique
Edit Template
La justice de Dieu
Edit Template

L’autodissolution de l’ETA

Copier le lien

Soixante années consécutives de luttes armées, d’attentats et de morts par centaines du côté des victimes de la violence, et dans les rangs des activistes, trouvent une fin attendue.

La parole a été tenue par ceux qui avaient déclaré en 2011 que le Mouvement mettrait un terme à ses actions.

Il restait 703 prisonniers dans les prisons espagnoles jugées à la suite des attentats, ils seraient encore 197 à ce jour. Parmi les raisons peu ou prou évoquées ces hommes majoritairement et des femmes parmi ces prisonniers, aspirent à la fin de l’emprisonnement et “la perspective encore future d’une libération sous main de justice et d’une réinsertion possible” dès lors que l’organisation est dissoute et ne peut se réclamer de l’espace public pour agir par la violence.

Dans les rangs des partis politiques la nouvelle est accueillie avec un soulagement absolu.

Le PNV avait déclaré ne participer vendredi à la Conférence de la Paix de Cambo les Bains que si cette dissolution était effective et définitive.

Le Président du PNV et une Délégation de premier niveau ont confirmé leur présence comme demandé sous cette condition.

Des personnalités étrangères venues d’Europe et d’Amérique participeront à cette conférence de Cambo les Bains demain ; de toute évidence avec des anciens activistes entrés dans le rang de la vie commune avec toutes les familles de pensée présentes dans l’Euskadi des deux côtés des pyrénées.

Le secret du programme est gardé à cette heure.

Le choix de la Maison Rostand à Arnaga n’a pas été choisi au hasard.

Vieille demeure patrimoniale de la famille des Rostand, acquise par la commune de Cambo-les-Bains, le lieu devenu espace culturel ouvert à des manifestations d’envergure, sera le théâtre à ciel ouvert d’un cycle de la vie qui commence pour tout un chacun, loin des craintes angoissées de ces attentats sanglants qui firent souffrir la société civile dans toutes les sensibilités présentes en cette terre basque.

Pour nombre de ces prisonniers à vie condamnées aux peines carcérales incompressibles pour certains, l’avenir qui s’annonce pourrati laisser espérer que comme en toute guerre la paix promise deviendra un défi à construire à nouveau après la tourmente des jours sombres et l’horizon de jours meilleurs.

Une génération de quinquagénaires ne connut que la violence armée et jusqu’au bout-iste au prix sacrifié de leur jeunesse.

Les générations suivantes, ayant renoncé au fil des ans à cette logique radicale avaient emboité d’autres espoirs assumés de la défense d’une langue, d’une histoire, d’une tradition territoriale, attachées aux origines d’un peuple singulier.

Les vieux soldats de l’ETA ont adressé un salut aux plus jeunes les invitant à servir “un Euskadi réuni, indépendant, socialiste et basque.”

Le temps de ces trente dernières années ces mots disposaient d’une tonalité différente de ce jour.

L’avenir de tous dira ce que les historiens de la mémoire du passé retiendront de ces soixante années imprévisibles mais marquantes pour l’identité basque, assiégées parmi les leurs par les plus radicaux et les plus violents dans la population.

“Goazen aintzina” allons de l’avant, diront les plus âgés pour ne jamais revoir de telles infamies du passé !