L’Armée française déprogrammée ? - France Catholique
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L’Armée française déprogrammée ?

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La terminologie étatique peut sembler terriblement ironique : en annonçant 23.500 suppressions de postes dans l’Armée française au titre de la nouvelle « loi de programmation militaire », le ministre de la Défense nationale, le Breton austère Jean-Yves Le Drian, n’a certes fait que son travail de ministre navigant dans la purée de pois. Au reste, il affiche fréquemment une tête d’enterrement, même quand aucun soldat n’est tué en opération. Le sort de l’Armée n’a rien qui invite à sourire : 60% des emplois publics supprimés sont taillés dans ses rangs. Au même moment, le Président Hollande persévère dans son projet de… créer 65.000 nouveaux postes dans l’Education Nationale, labyrinthe bureaucratique dont l’inefficacité globale est devenue chronique.

Fait rare, la « Grande Muette » commence à parler. Avec le mot « désarroi », l’éditorial du général président de la « Saint-Cyrienne », adressé au Président de la République, soulignait hier ceci : « Les autorités politiques doivent savoir que les inquiétudes sont grandes devant les réformes à répétition que subit la Défense. A croire que les militaires sont des cibles privilégiées quand l’Etat n’arrive pas à réformer ailleurs. » Et de constater : « En quelques années des dizaines de milliers de militaires ont été en réalité « mis dehors » quand d‘autres secteurs de l’Etat, comme l’Education Nationale, se montrent toujours rétifs aux volontés de leurs ministres successifs et que le nombre des fonctionnaires augmente de façon totalement déraisonnable, suivant les rapports de la Cours des Comptes, dans les collectivités territoriales »… Le mot « crise de confiance » est prononcé. A force de subir des « programmations » déprogrammantes, les militaires sont gagnés par une question existentielle : « To be or not to be »… Entre l’être et le néant, il faudra décider un jour…

Denis LENSEL