Après le désaveu populaire retentissant de dimanche, l’appareil du régime socialiste, pris en pleine bourrasque électorale, traverse une forte zone de turbulences. Ceci pose un double problème, de cap à garder ou à changer, et d’équipage gouvernemental à maintenir aux commandes ou à changer en plein vol. Faut-il laisser Jean-Marc Ayrault au poste exposé de Premier ministre, ou bien le remplacer, tout en sachant que son successeur devrait affronter à son tour la traversée périlleuse de deux autres nuages électoraux menaçants, le second tour des municipales et les européennes annoncées dans deux mois…
Mais surtout, est-ce bien raisonnable de poursuivre sur la lancée très contestée du splendide isolement idéologique des réformes sociétales de chamboule-tout au détriment de la famille et de l’enfance, sur fond de pressions policières à l’encontre des opposants ? Est-ce raisonnable de conserver des membres d’équipage ministériel très « verts » souvent proches de la mutinerie ? Et de maintenir un carcan fiscal et administratif qui pèse lourdement sur la vie des entreprises et des ménages en période de chômage aggravé ? Dans ces conditions, le pilotage en rase-mottes au-dessus d’une économie délabrée et d’une société fragilisée reste un exercice périlleux, surtout quand il y a avis de tempête politique et financière sur la scène internationale… Un député socialiste rescapé de l’ère mitterrandienne vient d’annoncer depuis les Pyrénées le risque d’un « tsunami » pour le régime « hollandiste ». Cette météo défavorable sera-t-elle prise en compte par le président « normal » ?
Denis LENSEL