L'apostolat du sourire - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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L’apostolat du sourire

Le concours de poésie chrétienne Élise Bisschop s’est ouvert début avril, en partenariat avec France Catholique. C’est l’occasion de découvrir cette poète du XXe siècle encore méconnue, dont le procès de béatification est en cours.
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C’est au pied de la croix qu’Élise décide chaque jour d’être joyeuse et de sourire aux autres.

C’est au pied de la croix qu’Élise décide chaque jour d’être joyeuse et de sourire aux autres.

© Paroisse de Mailly-le-Château

«Sourire à tout et à tous, par amour pour Jésus » : cette devise, Élise Bisschop l’a choisie pour sa courte vie. Elle avait 13 ans. Ces mots peuvent sembler écrits dans l’élan naïf de la sortie de l’enfance, mais il n’en est rien. À cet âge, Élise a déjà une âme virile, éprouvée par une grave maladie des bronches et un asthme qui la feront souffrir toute sa vie. Jusqu’à entraîner sa mort prématurée, à 38 ans. Née le jour de Pentecôte, le 31 mai 1925 dans l’Yonne, elle a 5 ans quand ses parents déménagent à Mailly-le-Château, où elle passera le reste de sa vie. Élise est brillante, toujours première de classe, première de son canton pour le brevet d’études. Mais son parcours scolaire est brisé net par ses problèmes de santé. Elle n’en éprouve aucune amertume. Au contraire. À onze ans, le jour de sa première communion, elle se consacre à Dieu en lui offrant toute sa vie, comme elle le racontera plus tard à son père spirituel, l’abbé André Générat : « Je vous ai dit que je m’étais donnée à Lui à l’âge de onze ans, acceptant à la fois d’être malade toute ma vie, et par conséquent de ne pas me marier. » Don artistique C’est sans aucun doute à son père chéri, René Bisschop, peintre, qu’elle doit son âme contemplative et son don artistique. Elle l’exprime dans l’écriture poétique et commence à composer à 13 ans poésies et chansons. Ces textes au son pur et joyeux sont le reflet de son amour de Dieu et de sa contemplation de la nature. Lorsque son père meurt en 1951, Élise a 26 ans et reste seule avec sa mère, car son frère s’est marié. Après avoir connu l’aisance matérielle, c’est le début de la grande précarité. La jeune fille essaie d’accomplir de menus travaux manuels pour gagner sa vie, mais sa santé est si fragile qu’elle ne peut faire grand-chose. La douleur physique sera toujours l’ombre d’Élise, sans jamais pourtant la rendre égoïste, ni aigrie. Au cours d’un séjour à l’hôpital d’Auxerre elle écrit : « Me voici en retraite, à l’école de la souffrance, du dépaysement, de l’obéissance. (…) Je garde la paix, je me cramponne à mon chapelet comme à une bouée de sauvetage. » Elle accepte humblement cette vie douloureuse, comme elle l’écrit dans une lettre : « Pour moi, j’ai simplement essayé de dire oui. Oui pour tout, oui pour l’avenir, oui pour tout ce que le Seigneur peut me demander qui ne sera pas ce que j’aurais voulu. » Fécondité de la croix La jeune fille sait que la vraie valeur d’une vie est dans le don de soi par amour. Elle a compris cette réalité essentielle de la vie spirituelle : la fécondité de la croix… « J’espère de toutes mes forces, que ma souffrance aidera ceux que j’aime ; et que ma vie (ratée, au point de vue humain) aidera les autres à réussir la leur, et donc sera réussie au point de vue spirituel… », écrit-elle à une amie en 1958. Et c’est au pied de la croix qu’elle décide chaque jour d’être joyeuse et de sourire aux autres, même lorsqu’elle n’en a pas envie, comme elle l’écrit à l’abbé Générat : « (…) Je le fais tout de même. Je crois que c’est une question d’entraînement : je crois beaucoup à l’apostolat du sourire, et vous ? » Un apostolat qui lui fait connaître, paradoxalement, le bonheur, comme elle l’écrit ailleurs : « Je suis heureuse ; on est heureux quand on cherche à mettre l’amour du Bon Dieu et sa joie autour de soi. Je vous envoie mon plus beau sourire. » De nombreuses personnes, notamment les enfants du catéchisme, ont témoigné après sa mort de son rayonnement, par sa joie et son sourire. Une « science » qu’elle résume en vers : « Pour enseigner la science de la joie / Il nous suffit de passer en aimant : / Humbles rayons que le Bon Dieu envoie, / Là où il veut, brillons, tout simplement !… » (Chantons la joie, 1945). Une « maman d’âmes » Car malgré ses souffrances, Élise vit décentrée d’elle-même. À 20 ans, faute d’études, et à la demande du curé, sa principale activité réside dans l’enseignement du catéchisme, une véritable vocation pour celle qui se surnomme « Maman d’âmes » et désire plus que tout transmettre l’amour de Dieu aux enfants qui lui sont confiés : « Jésus, qui m’avez confié / Ces âmes d’enfants qui sont vôtres, / Je voudrais que vous me donniez / Votre Esprit, comme à vos apôtres » (Prière de la « Maman d’âmes », 1944). C’est ainsi dans une intense vie spirituelle que la jeune fille puise sa joie au cœur de la souffrance, et son désir de se donner aux autres autant qu’elle le peut. Elle assiste chaque jour à la messe. « Son âme était particulièrement centrée sur le Christ crucifié : tous les jours elle priait le chemin de Croix et le Rosaire », rapporte le Père Dominique-Marie Morstad, postulateur de sa cause. Élise est aussi guidée dans sa vie chrétienne par de bons prêtres, ses curés, comme elle le dira : « Le Seigneur m’a fait cette grâce d’avoir été formée, guidée pendant toute mon enfance et ma jeunesse par deux prêtres, (…) tous deux si ardemment, si profondément prêtres… » « En état d’abandon » Environ trois ans avant sa mort, à l’âge de 35 ans, elle doit cesser toute activité, en raison de sa santé. En octobre 1962, grâce à la rencontre avec une religieuse dominicaine Missionnaire des campagnes, Élise devient tertiaire dominicaine dans un tiers-ordre adapté aux malades : la Fraternité de Notre-Dame du Rosaire. Peu de temps avant de mourir, elle écrit à son père spirituel, l’abbé Générat : « Je crois être bien en état d’offrande et d’abandon… » En fille de la Croix et de la joie, elle meurt dix jours après Pâques, en avril 1964, à l’hôpital d’Auxerre, dans les bras de sa mère, qui témoignera de cet instant : « Ma fille bien-aimée s’éteignait, à côté de moi, sans une plainte malgré ses souffrances, après m’avoir dit : ʻʻMaman ne t’en vas pas, je vais mourir cette nuit…ˮ » Sa réputation de sainteté est immédiate. Après sa mort, le curé de sa paroisse, l’abbé Girard, écrit à propos d’Élise : « Dans quelque temps (quelques années peut-être) je pense qu’on éditera une plaquette : ʻʻUne sainte de chez nous ! ˮ » EN PARTENARIAT AVEC FRANCE CATHOLIQUE Concours de poésie concours_elise_bisschop.jpgL’association Les Amis d’Élise Bisschop a lancé début avril le prix Élise Bisschop : un concours national de poésie chrétienne pour adultes, inspiré des poèmes d’Élise, sur le thème du printemps. L’objectif est de faire connaître son chemin de vie exemplaire et de l’intégrer à la vie culturelle et religieuse du paysage français. Pour participer, envoyez votre poésie avant le 31 août sur : lesamis@elisebisschop.fr Tous les détails sur : https://elisebisschop.fr/