« L'amour du Christ et des pauvres » - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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« L’amour du Christ et des pauvres »

Pour son 31e voyage hors d'Italie, du 4 au 10  septembre, le pape François s'est rendu au Mozambique, à Madagascar et à Maurice. Cette dernière étape a été marquée par un pèlerinage sur les traces d'un Français, le Père Laval, qu'il a donné en exemple pour la mission.
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Pélerinage au Père Jacques Laval 2004, à Pinterville, où il resta deux ans.

Pélerinage au Père Jacques Laval 2004, à Pinterville, où il resta deux ans.

CC by sa : Benoît Smerecki (sblaval)

Après une visite au Mozambique et à Madagascar où il a exhorté à porter son attention aux plus pauvres, c’est tout naturellement que le pape François a évoqué devant quelque 100 000 fidèles mauriciens réunis pour la messe, la figure du Père Jacques-Désiré Laval (1803-1864), dont la vie fut marquée par « l’amour du Christ et des pauvres ». Qui dès son enfance, avait annoncé qu’il serait « curé ou médecin ».

Le futur missionnaire et père de la nation mauricienne sera d’abord médecin. En 1830 il ouvre son cabinet dans l’Eure, où il soigne gratuitement les pauvres. Mais il vit dans le luxe, tiraillé entre son amour pour une jeune femme et l’appel à la prêtrise. Lors d’une grave chute de cheval, persuadé d’avoir échappé à la mort, il voit un signe du Ciel et décide d’entrer au séminaire, donnant tout ce qu’il a aux plus pauvres.

Envoyé dans un village normand pauvre, matériellement et spirituellement, le jeune curé visite les malades, porte un cilice, mange peu, dort à même le sol et continue de donner tout ce qu’il a aux mendiants. Peu à peu, il catéchise les enfants, régularise les familles fondées sans sacrement du mariage. « Il savait qu’évangéliser suppose d’être tout à tous », a relevé le pape François.

Pas d’assistanat

Mais le prêtre ressent un appel pour la mission. En 1840, il est envoyé à l’île Maurice, où la communauté catholique dépérit. Il entre dans la société du Saint-Cœur de Marie (désormais congrégation du Saint-Esprit) et donne tous ses biens à « l’œuvre des Noirs ». L’intuition du Père Laval, comme l’a rappelé le Souverain pontife, est qu’il faut « faire confiance aux plus pauvres et aux personnes rejetées pour que ce soient eux les premiers à s’organiser et à trouver des réponses à leurs souffrances ». La dignité n’est pas dans l’assistanat…

Il traite les Noirs d’égal à égal

À son arrivée sur l’île, le 13 septembre 1841, la tâche est immense. Les anciens esclaves, affranchis depuis février 1835, sont pour beaucoup frappés par l’alcoolisme. Comme il l’avait fait dans son ministère de campagne, le Père Laval demande à ses fidèles de vivre plus sainement, catéchise les plus jeunes. Et surtout, il traite les Noirs d’égal à égal, jusqu’à leur permettre de s’asseoir sur les bancs réservés aux Blancs lors de la messe dominicale. Malgré l’hostilité de la bourgeoisie, le missionnaire se montre zélé à la tâche et le nombre de baptêmes augmente, tout comme le retour à la foi de ceux qui l’avaient abandonnée.

La figure du Père Laval est aussi chère au cœur des Mauriciens pour son dévouement envers les plus pauvres lors de l’épidémie de choléra qui frappe l’île en 1854. Le prêtre, aidé par d’autres missionnaires, ne cesse de rendre visite aux mourants pour leur porter les sacrements. Ils baptisent, confessent, marient les mourants, en leur demandant une promesse : celle de venir au catéchisme s’ils survivent au choléra.

Nouvel élan missionnaire

À sa mort, à l’âge de 61 ans, des milliers de Mauriciens défilent pour voir le corps de celui qui donna sa vie pour les plus pauvres. Celui qu’on surnomme « l’apôtre de Maurice » sera béatifié le 29 avril 1979 par le pape Jean-Paul II. Il est fêté solennellement ce 9 septembre par l’Église mauricienne.

« À travers son dynamisme missionnaire et son amour, le Père Laval a donné à l’Église mauricienne une nouvelle jeunesse, un nouveau souffle qu’aujourd’hui nous sommes invités à poursuivre dans le contexte actuel », a indiqué le Pape, encourageant les fidèles à « prendre soin de cet élan missionnaire ». Un élan missionnaire incarné principalement par la jeunesse, autre sujet central de l’homélie de François.