L'absence de Dieu a permis les offenses - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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L’absence de Dieu a permis les offenses

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Le Pape émérite Benoît XVI, dans sa lettre surprise sur la crise des abus sexuels dans l’Eglise, examine les racines de l’immoralité criminelle d’un étonnant nombre de clercs catholiques. Il identifie en tant que facteur principal l’effondrement d’une saine théologie morale, qui résulte du rejet du raisonnement du droit naturel. Sous-jacent à ce chaos théologique se trouve une crise plus profonde que le Pape Benoît appelle « l’absence de Dieu ». Il écrit : «  C’est seulement lorsque la foi ne détermine plus les actions de l’homme que de telles offenses sont possibles. »

Ceci rappelle le livre de Robert Cardinal Sarah « Dieu ou Rien » Lorsque Dieu cesse d’être en fait le motif, le centre et l’espérance de l’enseignement de l’Eglise et de son activité, des innovateurs très rapidement créent très habilement des substituts qui tournent à n’être rien d’autre que de l’auto-adoration. Le pape Benoît écrit que après le Concile, « il y avait l’hypothèse que la moralité était exclusivement déterminée par les désirs de l’action humaine et c’est ce qui prévalu » Alors que chaque homme détermine ses objectifs, chaque homme crée sa propre moralité, se faisant lui-même le déterminant du bien et du mal pour lui-même, poussant de côté Dieu et Ses lois.

L’homme doit être honoré à la place de Dieu, en tant que source de sa propre vérité morale. C’est l’apostasie de l’homme autonome de « conscience » qui ne reconnait la loi de Dieu que lorsqu’elle est en accord avec ce qu’il a décidé ce qu’il veut faire.

Dans l’étrange monde d’une Eglise sans Dieu en son centre, qu’advient-il des autres doctrines de la Foi? Le Pape Benoît examine la perte de la Foi manifestée par la manière dont beaucoup dans l’Eglise traitent la Plus Sainte Eucharistie : « La manière dont nous traitons l’Eucharistie ne peut que soulever notre inquiétude ».

La perte généralisée du sens de révérence et de respect pour la Présence Réelle du Christ est indubitable. Le Pape Benoît écrit : » Ce qui prédomine n’est pas une nouvelle révérence pour la présence de la mort et de la résurrection du Christ mais une manière de la traiter qui détruit la grandeur du mystère ». Son utilisation du mot « détruit » est significatif.

La nouvelle pensée à propos de la Messe et de l’Eucharistie qui a largement prévalue après le concile Vatican II aboutit à différents changements qui ont diminué la révérence exprimée par le pratiquant moyen:

. La Sainte Communion n’est plus reçue agenouillé mais debout, et pas uniquement sur la langue, mais aussi dans la main.

. Le Tabernacle a été retiré de l’autel principal, et le prêtre se tient debout, ou assis sur une chaise, là où le Saint Sacrement était gardé précédemment ;

. Le Tabernacle contenant la présence sacramentelle de Dieu fait homme est déplacé du centre vers un autel latéral, ou dans certains cas à un endroit non visible des bancs de l’église;

. Le silence dans l’église avant la messe a été remplacé par des bavardages occasionnels en tons audibles;

. Beaucoup, beaucoup de paroissiens ne s’agenouillent plus en entrant ou en sortant de l’église;

. Les formes liturgiques vénérables, la langue latine et les cantiques sacrés sont bannis et remplacés par des substituts généralement inadéquats et sans intérêt;

. Presque tout le monde à la Messe communie, alors que très peu de personnes se confessent, indiquant que l’on n’a plus conscience que l’on ne doit pas recevoir la communion dans un état de péché mortel, car la plus part ne pensent plus qu’un péché mortel est encore un péché mortel.

Le Pape Benoît identifie les signes de cette rupture de foi et de culte:

« Le déclin de la participation à la célébration Eucharistique dominicale montre le petit nombre de chrétiens aujourd’hui qui comprennent la grandeur que constitue le cadeau de la Présence Réelle.

« L’Eucharistie est dévaluée à un simple geste de la cérémonie quand il est admis que la courtoisie demande qu’on l’offre, lors de célébrations familiales ou d’occasions comme les mariages ou les funérailles, aux personnes invitées pour des raisons familiales.

« La manière de recevoir simplement le Saint Sacrement dans la communion, montre que beaucoup considèrent que la communion est souvent une simple geste cérémonial. »

La tentation de faire de la religion une sorte d’expérience folklorique célébrant l’essai de l’homme de construire une communauté de bienveillance et de bon sentiment se remarque quand, lors d’une messe de funérailles ou de mariage, le prêtre invite tout le monde à recevoir la Sainte Communion.

Pourquoi un prêtre inviterait-il des personnes qui ne croient pas à la Présence Réelle à venir en avant pour recevoir, en leur disant « Le Corps du Christ » en réponse de quoi on demande aux non-croyants de répondre « Amen », signifiant qu’ils croient en ce qu’il ne croient pas ?

Pourquoi un prêtre communiquerait-il à des catholiques non-pratiquant qu’ils devraient se sentir libres de recevoir la Sainte Communion sans confession préalable?
Comment en sommes-nous arrivés à ce point de traiter le Corps sacré et le Sang du Christ comme un simple jeton d’une participation à un rituel?

Benoît nous appelle à renouveler la Foi: « Ce qui est nécessaire en premier et avant tout est de renouveler la foi dans la réalité de Jésus Christ qui nous est donné dans les Sacrements Sacrés ».

Il est évident qu’une désorientation profonde a pénétré l’Eglise qui s’est manifestée dans une confusion doctrinale et une attitude laxiste en ce qui concerne l’immoralité et même les abus sexuels criminels.

Le remède que Benoît met en avant est de revenir à une appréciation profonde de la Foi selon sa véritable nature, qui inclus d’être prêts à mourrir pour le Christ comme prix de la fidélité envers lui.

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Le Révérend Gerald E. MURRAY, J.C.D est un canoniste et le curé de la Holy Family Church à New York City. Il participe souvent à des émissions à la radio et la télévision, incluant EWTN’s Papal Posse.

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Note : La courte lettre du Pape émérite Benoit XVI adressée aux prêtres allemands, qui a été publiée la semaine dernière, a généré un grand nombre de commentaires, parce qu’elle était imprévue d’un personnage qui avait maintenu un silence presque total depuis sa démission, et aussi parce qu’elle faisait des observations pointues sur les développements au sein et en dehors de l’Eglise qui ont menés à une hausse rapide des abus sexuels. Ce texte mérite un examen approfondi, mais pour le moment deux commentaires ont été faits par des habitués de « The Catholic Thing » : le Père Gerald Murray, théologien et canoniste (ci-dessus); et Michael Pakaluk, philosophe (dans la chronique suivante). – Robert Royal

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Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/04/17/two-commentariesdict-xvis-letter/