En proclamant haut et fort qu’il préférerait dans son quant à soi mille fois voter socialiste plutôt que Front national aux élections locales du Doubs, Monsieur Alain Juppé s’est transformé sans s’en rendre compte en atout majeur pour la formation politique de Marine Le Pen…
Plutôt que de se contenter du prudent « ni… ni… » de ses pairs de l’UMP, le maire de Bordeaux s’est probablement voulu pur et dur au nom d’un esprit de « Front républicain » dont on connait les récurrentes dérives de gauche, souvent dures à défaut d’être toujours pures de toute arrière-pensée. En attestant à tort ou à raison le thème cher à Marine Le Pen d’une coalition « UMPS », le rigide Alain Juppé a rendu un fier service à la dite Marine et au Front national. Dans sa froideur hautaine et son éloignement chronique des préoccupations des Français inquiets de la dégringolade de leur pays, l’énarque fort en thème a peut-être raté une marche de son parcours politique, en effectuant une déclaration parfaitement contre-productive : voulant servir la classe politique et l’establishment oligarchique dont il est issu, il a desservi, et mis en difficulté, tant sa propre formation politique déjà très mal en point, que son pays, une France déjà désorientée et prise en otage par une gauche intolérante et sectaire. Et, au lieu de « faire barrage » au Front national, il a apporté de l’eau à son moulin électoral.
On a les grands commis qu’on peut. Ils font des commissions dont on aimerait souvent ne pas avoir à s’embarrasser.
Denis LENSEL