Aujourd’hui, Journée des femmes ! Sujet inépuisable. Il suffit de consulter les médias pour être servi. Je ne dis pas cela en mauvaise part, même si on est frappé par le caractère souvent traumatique d’une journée où il est surtout question des malheurs inhérents à la condition féminine. Ainsi, Valérie Royer, qui est député de droite des Bouches-du-Rhône, doit présenter aujourd’hui une proposition de loi relative aux violences au sein des couples. Une affaire judiciaire récente a mis au centre de l’actualité le cas de femmes battues et finissant par tuer leur conjoint violent. Comment envisager, du point de vue du droit, la situation de cette femme martyrisée par son mari depuis 47 ans et condamnée à dix ans de prison pour avoir éliminé son bourreau ? On sait que le président Hollande a gracié partiellement cette personne, dont le cas avait ému une bonne partie de l’opinion. Il est pour le moins hasardeux d’envisager, néanmoins, une sorte de légitime défense des femmes battues qui pourraient équivaloir à un permis de tuer. Mais en même temps, comment ne pas prendre en compte un phénomène récurrent qui renvoie à tant de détresses privées ?
Il y a heureusement d’autres façons d’envisager cette Journée des femmes. Je note, par exemple, que cette année, trois femmes participent aux conférences de Carême à Notre-Dame de Paris, dont le thème est le sens spirituel des cultures. Leur apport dans ce domaine apparaît tout à fait précieux, par l’éclairage qu’il donne à des sujets tout à fait cruciaux. Je pense notamment à la conférence de Caroline Roux, traitant du combat contre la culture de mort. Quitte à passer pour sexiste, je défendrais la thèse que la femme est profondément du côté de la vie, par vocation. Ce n’est pas forcément mépriser le féminisme engagé pour l’égalité que de mettre en évidence ce qui relève d’un élan proprement féminin dans la création. Le cardinal de Lubac a écrit à ce sujet un merveilleux petit livre où il commente un texte de son ami Pierre Teilhard de Chardin sur l’éternel féminin. Un éternel que Teilhard définissait ainsi : « Je suis le charme mêlé au monde pour le faire se grouper – l’Idéal suspendu au-dessus de lui pour le faire monter. Je suis l’essentiel féminin. » Poésie ? Certes, mais bien nécessaire pour combattre le trauma où risque de s’engloutir notre Journée des femmes.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 8 mars 2016.
Pour aller plus loin :
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- Édouard de Castelnau
- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?