Jour de la Constitution en Espagne ce 6 décembre - France Catholique
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Jour de la Constitution en Espagne ce 6 décembre

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Les sujets de sa majesté le roi Felipe VI célèbrent ce 6 décembre le 39 ème anniversaire de la Constitution de 1978 en Espagne.

On évoque ce sujet dans la presse à tous les niveaux des journaux, radios, et télévisions du pays.

Et de le rappeler en demandant désormais sa relecture et sa réforme pour le quarantième anniversaire en 2018 où les espagnols veulent marquer cette date avec les changements attendus.

Les constitutionnalistes espagnols le répètent inlassablement. La Constitution avait été prévue pour vingt ans. Elle a duré 39 ans. Le moment est venu de lui apporter dans le texte et les applications les demandes de la nouvelle génération des espagnols pour qui la guerre civile, le franquisme et les années 30 et suivantes sont des dates historiques de leurs parents.

Les sujets en vue de la réforme égrènent la révision territoriale et les attributions spécifiques aux gouvernements autonomes sans léser les prérogatives nationales du gouvernement central.

Les évolutions sociétales des plus récentes, la reconnaissance de pratiques personnelles inexistantes il y a quatre décennies, le mariage entre gens de même sexe, le droit d’insérer dans le texte constitutionnel le choix de sa mort librement font leur apparition dans le paysage espagnol…

Ces attentes ne font l’unanimité des générations ni des populations du pays.

Présentes dans les populations de grandes villes, elles sont quasi inexistantes dans des régions dépeuplées, en perte démographique où les attentes sociales sont autres et plus urgentes.
Les attributions aux gouvernements provinciaux au nombre de 17 et 2 villes du territoire espagnol de nouvelles fonctions préoccupent au premier chef la population en son ensemble.

Les questions d’éducation, de santé, de chômage, de transport sont devenues prioritaires selon que l’on vit à Cadix, en Extremadure ou en Galice…

Les différences de niveau social se dévoilent entre les régions riches économiquement et les zones agricoles désertées et souvent affectées par une sécheresse endémique.
On rapporte que 40 % des bénéfices de l’Etat central sont redistribuées aux régions, mais le retour des subsides régionaux à l’Administration centrale demeure difficile.

Les Constitutionnalistes selon leur commentaire actuel privilégient le maintien du fonds commun du Texte initial de 1978 mais avec des ajouts notables pour le cas, réajuster les prérogatives de l’Etat central sur des points de décision intangibles, pour d’autres répartir les pôles de décision entre les autonomies selon une équiparité, des équivalences et une plus grande solidarité des régions entre elles sur l’éducation, la santé, le travail, les communications…

Sachant que la Police, la Justice, la Sécurité nationale, la Défense de la langue espagnole commune sont des références irrécusables de la part des régions au bénéfice de leur particularisme historique ou culturel.

L’Etat central se réserverait le choix d’un référendum national pour engager ces réformes.

Le risque demeure selon les analystes de la constitution de s’exposer politiquement à une réponse imprévisible de la part des partis politiques et de la population civile sur cette consultation référendaire.

Des partis régionalistes comme Bildu, le PNV et les Catalans ont déjà répondu aux invites des Cortès en déclinant leur participation aux manifestations tenues à Madrid pour ce jour de la Constitution. Les présidents de ces mêmes régions seront absents des célébrations du Jour National.

La question de l’identité espagnole est au coeur du débat national.

Jour de la Constitution, l’Espagne peine à unir ses ressources autour de la Nation espagnole qui n’est plus un rêve, mais un défi pour le temps qui vient !

En 1978 les Espagnols vécurent l’avénement de la Constitution comme une délivrance du passé, la version prochaine du quarantenaire de l’événement sera-t-elle une résurgence ?