L’autre jour, Joe Biden a déclaré solennellement que les barbares qui avaient décapité le journaliste James Foley seraient pourchassés jusqu’aux portes mêmes de l’enfer, puis il a répété deux fois que c’était là qu’ils devraient résider. La première partie de cette déclaration, le fait qu’on les pourchasserait jusqu’aux portes de l’enfer, est clairement une métaphore qui indique que l’Amérique ne manquera pas d’amener ces gens devant la justice. Mais la seconde partie est très différente.
Biden déclare que les terroristes résideronnt en enfer à cause du meurtre barbare de ce journaliste américain, et aussi de beaucoup d’autres.
Ainsi, Biden a ouvert la porte à une sorte de jugement très grave.
Personnellement, je suis d’accord sur le fait que ces gens sont de vrais barbares et que leurs crimes méritent d’être punis par l’enfer- mais il faudrait ajouter : à moins qu’ils ne se repentent. Cela, c’est un jugement moral sous condition, et non un jugement final ou eschatologique sur le destin de ces hommes moralement monstrueux.
Mais alors, ne peut-on dire quelque chose du même genre à Joe Biden ? Biden est un allié puissant et énergique du mouvement barbare qui dans ce pays, a conduit littéralement à assister à la mort – elle aussi très horrible – de millions d’êtres humains en gestation. Ce que Biden dit de ses opinions personnelles à propos de l’avortement n’a pas vraiment d’importance, qu’il soit ou non opposé à ce crime contre l’humanité. En écho aux Ecritures, on pourrait dire : ISIS a tué ses dizaines de milliers, mais les médecins américains, en collaboration avec les mères américaines ont tué leurs dizaines de millions.
Quoi qu’il en soit, alors que les islamistes ont choisi de rendre publics leurs actes barbares, la barbarie des avorteurs est grandement cachée, et à peine visible, même aujourd’hui quand quelqu’un comme le docteur Gosnelle est inculpé et condamné.
Eh bien, Biden participe à cette entreprise criminelle du fait de son soutien politique. Comme la plupart des catholiques qui soutiennent la législation et le lobby pro-avortement par leurs votes. Biden semble totalement insensible à la nature et à la portée du mal dans lequel il est engagé, vraiment engagé en responsabilité, même si ce n’est qu’indirectement. Bien qu’il n’encourage personne à recourir à un avortement, et qu’il ne donne pas son soutien financier personnel à une telle entreprise, son soutien politique actif en a fait un coopérateur moral de millions de morts. Comme Nancy Pelosi, une autre personne ouvertement catholique, Biden semble avoir totalement oublié sa responsabilité morale.
Le Christ nous a dit que « ce n’est pas celui qui dit Seigneur, Seigneur, qui entrera dans le Royaume », mais seulement ceux qui font la volonté du Père. Ce n’est certainement pas la volonté du Père que des responsables politiques coopèrent à l’avortement. Biden et Pelosi, et d’autres catholiques qui se croient en bonne posture comme catholiques risquent d’entendre les paroles de Jésus à la fin du sermon sur la montagne : « Alors je leur dirai : Je ne vous connais pas. Eloignez-vous de moi, vous qui faites le mal. » L’aveuglement moral est toujours la conséquence de la persistance à faire le mal ou à y coopérer.
Les musulmans qui sont fermement opposés à l’avortement pourraient facilement retourner la chose contre Biden, et lui dire qu’il est lui-même le barbare et qu’il ira en enfer. Un catholique doit présenter cela différemment. Il dirait charitablement à Biden qu’il ira en enfer à moins qu’il ne se repente et fasse amende honorable de sa coopération morale à ce grand mal moral. Je me demande pourquoi aucun évêque américain n’a eu le courage ni la charité de dire à Joe Biden et à Nancy Pelosi, et à tous les catholiques qui coopèrent, qu’ils se dirigent tout droit vers la condamnation à l’enfer s’ils ne se repentent pas. A moins que Jésus ne se soit trompé quand il a dit une telle chose aux pharisiens, il ne peut pas y avoir de mal à essayer de prévenir ceux qui participent à une action moralement monstrueuse, que l’enfer les attend s’ils ne se repentent pas.
Je suppose que les évêques sont atteints par la maladie du « politiquement correct ». Ou bien ils ont mal compris la relation qu’il peut y avoir entre l’Eglise et l’Etat. Mais il est probable que la plupart des évêques a adopté une notion de conscience subjective, cette conscience finalement dame le pion à l’autorité morale de l’Eglise. C’est ce qui semble être derrière leur incapacité à refuser la communion aux politiciens catholiques qui soutiennent l’avortement. Ils considèrent qu’ils ne peuvent jamais juger de la responsabilité de ces politiciens sur leurs actions. Le droit canon n’exige pas un tel jugement moral pour refuser la communion. Il suffit qu’ il y ait eu un jugement constatant que certains catholiques sont coupables d’une action objectivement publique et scandaleuse, contraire à la loi morale, sur un sujet de matière grave.
Mais je crois que le problème va encore plus loin que cette évidente mauvaise interprétation de la loi canonique. De nombreux évêques, entraînés par de nombreux théologiens, plutôt que l’inverse, pensent qu’une personne peut avoir une conscience morale bonne et droite, même si elle est objectivement dans l’erreur – et dans un domaine où ils sont parfaitement conscients que l’autorité de l’Eglise a toujours jugé qu’une action morale particulière était gravement mauvaise. En d’autres termes, la formation et le jugement subjectifs de la conscience dament le pion à l’autorité morale en donnant le pas à la responsabilité morale quand il y a conflit entre les deux.
Cette approche de la conscience morale a été la base théorique de la « solution pastorale » qui a répondu au rejet massif de l’enseignement de l’Eglise sur la contraception ces cinquante dernières années. A long terme, il est évident qu’une telle position rendra totalement subjective la loi morale, comme l’ont appris les églises protestantes. Et voilà pourquoi nous en sommes là de nos jours en ce qui concerne les responsabilités des Joe Biden et des Nancy Pelosi. Ils ont l’air de continuer aveuglément à suivre leur chemin vers l’enfer, tandis que les évêques continuent de garder le silence et refusent d’avertir publiquement leur troupeau. Est-ce vraiment cela la charité pastorale ?
Traduction de Joe Biden and the gates of Hell
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- Breuvages catholiques
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010