La Catalogne s’apprête à désigner demain le futur Président de la Communauté Autonome au Parlement catalan comme prévu par le Président de l’assemblée régionale Roger Torrent lors de la convocation de la Chambre le 12 mai 2018 à midi.
Quim Torra né à Gérone est une personnalité singulière du panel politique catalan.
Né en 1962 avocat de formation, il a exercé au Barreau de Barcelone, occupé des fonctions auprès de sociétés d’assurances, et milité dans les rangs indépendantistes de la province et dans de nombreuses institutions culturelles.
Choisi par Carles Puigdemont, contraint de renoncer à trois plans successifs de désignation de ses candidats lors de ce vote, soumis à l’obligation de choisir un élu qui n’avait aucune affaire judiciaire en cours, le choix de Quim Torra ferme un cycle continu de quiproquos entre le gouvernement espagnol et les autorités catalanes et devrait trouver une issue favorable samedi ou lundi prochain.
Le vote qui interviendra samedi devrait compter sur les voix des 68 députés de la mouvance régionaliste sans les voix de deux députés en exil en Allemagne et en Belgique, MM les députés Puigdemont et Comin empêchés de voter, à savoir par les députés de Junts per Cat et Erc réunis, et faute de majorité de 68 exigée lors du premier scrutin, la majorité relative des voix en sa faveur au second tour, lui permettrait d’être élu à savoir lundi prochain.
La Catalogne devrait donc disposer d’un président élu au Parlement régional par les partis régionalistes, la CUP n’ayant pas pour l’heure donné sa réponse à ce vote.
Les partis PP, Cds et le Psoe-catalan en minorité de voix verraient la mouvance régionaliste accéder à la Présidence de la province suite aux dernières élections législatives où les composantes catalanistes avaient acquis une majorité de soixante députés.
Les analystes politiques supposent que Carles Puigdemont a trouvé une solution provisoire à sa position d’élu éloigné de la fonction présidentielle par le Tribunal Constitutionnel espagnol qui poursuit ses opérations judiciaires pour traduire devant les tribunaux les sécessionnistes catalans acteurs d’un référendum illicite selon le droit législatif du pays.
L’idée d’avoir in situ un gouvernement local et à l’étranger un “Conseil républicain” en rapport direct avec le Gouvern demeurent une perspective de gouvernance de la part de Carles Puigdemont qui ne semble renoncer sinon acquiescer malgré lui aux diktats du Chef du Gouvernement Espagnol. Ce dernier rappelle que la répétition de l’article 155 pourrait être confirmée si le nouveau président faillait à la Constitution nationale en matière de gouvernement provincial.
Quim Torra, avocat, éditeur, député au Parlement, auteur de six livres portant sur la vie politique catalane dirigeait également une revue d’histoire de la province.
Sa personnalité atypique en fait un président prochain différent des précédents.
Parmi les ouvrages publiés par sa maison d’édition, on trouve des monographies sur des gens de presse des années 20-30 qui s’investirent dans les projets d’auto détermination de la province et des études d’histoires de témoins engagés dans la vie culturelle catalane.
Son parcours politique fut jalonné de réussites et de démissions au sein du parti et des fondations culturelles auxquelles il appartenait.
Entouré de ministres et de conseillers politiques et économiques reconnus, le nouveau Président représenterait un visage ouvert à l’Europe et aux affaires selon son entourage.
La communauté catalane lasse de la vacance du pouvoir nourrit l’espoir d’un changement d’ère et de personnel politique.
Sous peu, chacun connaitra le profil et les objectifs de ce député devenu président élu, homme de culture investi de la plus haute fonction au sein de l’exécutif catalan.
