Jérôme Lejeune à Notre-Dame - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Jérôme Lejeune à Notre-Dame

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Hier soir, à Notre-Dame de Paris, s’est déroulée une cérémonie peu habituelle, puisqu’il s’agissait de clore l’étape diocésaine, la phase préalable, du procès de béatification du professeur Jérôme Lejeune. Voilà sans doute une innovation que nous devons à Vatican II et à Jean-Paul II. C’est Vatican II qui a proclamé la vocation universelle des chrétiens à la sainteté dans la constitution dogmatique Lumen Gentium, et c’est Jean-Paul II qui a multiplié béatifications et canonisations, comme ne l’avait fait aucun de ses prédécesseurs. Ainsi a été donnée aux fidèles non seulement l’idée que les saints vivaient au milieu de nous, mais que la sainteté n’était pas réservée à une sorte d’aristocratie privilégiée. Elle constituait le but le plus concret et le plus évident de la vie chrétienne. Certes, nous le savions déjà un peu, à cause des figures de saints que nous vénérons. Une Germaine de Pibrac, une Bernadette de Lourdes, un Jean-marie Vianney étaient issus des profondeurs du peuple chrétien. Mais nous le savons encore mieux à cause de ces exemples qui nous sont aujourd’hui donnés, avec des figures contemporaines que nous avons même rencontrées pour beaucoup d’entre nous.

J’ai connu ainsi pour ma part le premier baptisé du Burkina Faso, Alfred Diban Ki Zerbo, dont la cause de béatification est en cours. Et j’ai eu la grande chance de rencontrer le professeur Jérôme Lejeune dans diverses circonstances et d’échanger avec lui sur des problèmes cruciaux. J’ai par ailleurs des relations amicales avec sa famille, son épouse et ses enfants. Il m’est arrivé plus d’une fois de l’apercevoir non loin de son domicile, alors qu’il revenait en bicyclette de l’hôpital où il exerçait, avec quel dévouement, sa tâche de médecin auprès des enfants trisomiques. Je présume que, non loin de Notre-Dame, il lui est arrivé de croiser un autre cycliste célèbre, en la personne d’André Vingt-Trois, futur cardinal-archevêque de Paris, qui devait décider précisément de l’ouverture de sa cause de béatification.

Je n’ai pas le temps de détailler mes souvenirs. J’en évoque un seul, celui du jour où Jean-Paul II est allé prier sur la tombe de son grand ami le professeur Lejeune, à l’occasion des JMJ de 1997. Il voulait lui manifester une reconnaissance publique. Jérôme Lejeune restera pour nous une magnifique icône de la charité, à l’exemple de la bienheureuse Mère Térésa qui était aussi son amie.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 12 avril 2012.