Les Papes Jean XXIII et Jean-Paul II ont été déclarés saints par le Pape François en présence du Pape émérite Benoît XVI en ce dimanche 27 avril, dimanche de la Miséricorde qui est ainsi devenu le « dimanche des quatre Papes », devant 800.000 fidèles venus à Rome. Le Pape François a défini Jean XXIII comme le Pape de la « docilité à l’Esprit Saint » de par son initiative de convoquer le Concile Vatican II et Jean-Paul II comme « le Pape de la famille », à l’heure où l’Eglise suit une démarche synodale sur la vie familiale.
Moment unique et privilégié de son histoire, ce « dimanche des quatre Papes » a été l’occasion de manifester l’unité et la continuité de l’Eglise dans la complémentarité de ses grands serviteurs, d’un siècle à l’autre, face aux grands défis de la sécularisation du monde moderne.
De nombreuses personnalités venues de plusieurs régions du monde ont assisté à cet événement exceptionnel à la croisée des siècles et des époques. Parmi ces personnalités, la France était représentée par le Premier ministre Manuel Valls, qui, à la veille même de la cérémonie, s’est déclaré heureux d’être venu en cette occasion historique.
Le Pape François a rappelé que Jean XXIII et Jean-Paul II, comme Papes du XXème siècle, « en ont connu les tragédies, mais n’en ont pas été écrasés », car « en eux, Dieu était plus fort », ainsi que « la proximité de Marie ». Bien au contraire, ils ont su faire rayonner autour d’eux « l’espérance et la joie », reçues « en don du Seigneur ressuscité », à l’image de la « première communauté des croyants à Jérusalem ». Une image qui est celle de l’Eglise « que le Concile Vatican II a eu devant lui », a considéré le Pape d’aujourd’hui, estimant que Jean XXIII et Jean-Paul II « ont collaboré avec le Saint Esprit pour restaurer et actualiser l’Eglise selon sa physionomie d’origine ». C’est-à-dire « la physionomie que lui ont donnée les saints au cours des siècles », les saints « qui vont de l’avant et font grandir l’Eglise ».
En l’occurrence, Jean XXIII, avant son successeur immédiat Paul VI, aura été l’artisan du Concile Vatican II, facteur de fidélité et d’ouverture, l’une ne pouvant aller sans l’autre, la fidélité par l’ouverture et l’ouverture dans la fidélité. Et Jean-Paul II aura été le premier grand héritier de ce renouveau de l’Eglise que Paul VI aura achevé de préparer en annonçant la « Civilisation de l’amour ». La civilisation de l’amour mûrie lors du concile, dans l’esprit des Béatitudes, ces promesses pleines d’espérance paradoxale énoncées par Jésus-Christ dans l’Evangile. L’Eglise y travaille toujours, face à un monde où la volonté de puissance temporelle semble pouvoir tout emporter dans des torrents de cynisme ou de haine, mais où la force spirituelle compensatrice de la vérité et de la douceur suit des courants appelés vers l’Au-delà.