« C’est une histoire banale sur laquelle s’est penché un visage » : tels sont les mots par lesquels Sophie Galitzine commence son spectacle. Mêlant théâtre et danse, la comédienne nous propose en effet une évocation toute en poésie de son parcours spirituel. Itinéraire un peu tortueux parfois, d’un cœur assoiffé de sens qui ne trouve nulle part ce qu’il cherche et suit des orientations diverses avant de trouver le Christ.
Du milieu parisien athée à sa rencontre définitive avec Dieu, en passant par une attirance pour le bouddhisme et des séjours en monastère orthodoxe, la progression spirituelle du personnage de Louison est suggérée par un art qui se fait prière à mesure qu’on rentre dans la contemplation de ce cœur à Cœur.
Rapport au corps
L’ensemble du spectacle de Sophie Galitzine invite ainsi à s’interroger sur notre rapport au corps : image de Dieu et temple de l’Esprit-Saint, comment l’habitons-nous ? Fait-il, lui aussi, partie de notre chemin vers la sainteté ? Si la pièce étonne par sa sobriété, du fait de la nudité de la mise en scène et des nombreuses ellipses du récit relaté, et peut donc laisser sur sa faim le spectateur, c’est parce qu’elle touche un peu à l’indicible. Bien plus qu’une histoire racontée, il s’agit plutôt de la suggestion, par l’entremise des arts du corps, d’une quête insatiable de Dieu qui entraîne avec elle le spectateur et l’emmène à la (re)découverte de sa propre expérience de foi : « La Grâce tombe, mais elle ne peut entrer que là où il y a un vide pour la recevoir. »
Tous les vendredis à 19h (suivi de Le fruit de nos entrailles, à 21h le même jour, et le samedi à 21 h 30). Théâtre Lepic, 1, av. Junot, 75018 Paris.
Réservations au 01 42 54 15 12 ou theatrelepic.com.
