Jacques Julliard - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Jacques Julliard

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Jacques Julliard quitte le Nouvel Observateur pour Marianne ! L’information est tombée hier, et elle a fait rapidement le tour des médias. Julliard n’est pas, en effet, quelqu’un que l’on puisse ignorer ou dédaigner. En saluant ses compagnons du Nouvel Observateur, il rappelait 40 ans de travail et de combat en commun. J’imagine que la décision n’a pas été facile à prendre pour lui, ne serait-ce qu’à cause de Jean Daniel à qui il a été associé depuis le début, et avec qui il a échangé tant d’idées et de projets. J’ai le sentiment qu’il y a quelque chose de déchirant dans un tel départ. Mais le fait qu’il ait lieu ne s’explique que par un désaccord de fond, sur lequel Julliard ne s’est pas encore complètement expliqué. A mon sens, il concerne l’orientation globale de la gauche, à laquelle il a toujours appartenu, avec sa sensibilité propre. C’est sans doute avec l’actuel directeur de la rédaction, Denis Olivennes, qu’il y a désaccord, en ce qui concerne la philosophie même d’un engagement politique. C’est le contexte d’une crise qui n’est pas seulement économique, qui remet en cause toutes les finalités de la cité et des rapports sociaux. Je suis d’autant plus sensible à cette décision que Jacques Julliard est mon ami, au-delà de certains désaccords et il est, pour moi, un témoin essentiel du combat des idées.

Je n’oublie pas que dans un climat délétère il a toujours défendu Jean-Paul II et Benoît XVI contre les lynchages médiatiques. Récemment, il ne craignait pas de rappeler que les chrétiens étaient les plus menacés par le terrorisme mondial. Je retiendrai notamment son expression à méditer d’urgence par les défenseurs des droits de l’homme: « Si les chrétiens intégristes avaient jeté des bombes dans une mosquée ou une synagogue, nous serions tous dans la rue et on en parlerait pendant des années. A l’heure actuelle, il y a une sous-estimation des persécutions — il n’y a pas d’autres mots — dont les chrétiens sont victimes dans le monde. » A bon entendeur, salut.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 18 novembre 2010