La personne qui signe Brunor (sans précision de prénom) et qui est l’auteur à la fois des textes et des dessins de ces bandes dessinées, allie des mérites aussi rares qu’une bonne connaissance de la Bible, de la théologie, et de l’histoire de la philosophie, une information scientifique précise et actuelle, un coup de crayon très sûr, beaucoup d’humour, et l’art de débrouiller, en grand pédagogue, des questions embrouillées par des siècles de polémiques . Serait- ce un professeur de philosophie catholique doublé d’un artiste ? En tous cas une personnalité exceptionnelle !
Ses BD sont destinées aux adolescents “à partir de 13 ans et demi” 1 mais pourront rendre des services à des candidats à des épreuves universitaires de philosophie, et intéresser beaucoup d’adultes soucieux d’harmoniser leurs connaissances scientifiques avec leur foi religieuse ou du moins leur intérêt pour les grandes questions de l’origine du monde, de la matière et de la vie.
Le mystère du soleil froid rend hommage au peuple hébreu qui seul, parmi tous les peuples de l’Antiquité a su affirmer que le soleil n’est pas éternel, qu’il n’est pas un dieu, mais un simple “luminaire”, chose qui ne sera confirmée par la science que plusieurs millénaires après, lorsque les astrophysiciens auront pu évaluer son âge et la date probable de son extinction. Ses prophètes sont à l’origine de la dé-divinisation de l’Univers qui a permis son étude objective et scientifique, et il leur reconnaît le mérite d’avoir mis fin aux sacrifices humains, et au-delà , aux sacrifices d’animaux conservés par d’autres religions.
Un os dans l’évolution devrait permettre d’apaiser les tensions entre “évolutionnistes” et “créationnistes” . Brunor montre que l’ évolution n’est pas contradictoire avec la création. Il reconnaît l’âge très ancien de la terre, la succession chronologique d’espèces de plus en plus complexes et dont la fixité est remise en cause, et, en même temps, que cette “évolution” n’est pas une explication mais une énigme et qu’elle a besoin elle même d’être expliquée. On ignore, par exemple, comment s’est formé un organe aussi complexe que l’œil et même que la simple plume d’oiseau.
Le hasard n’écrit pas de messages part du “big bang” et continue la réflexion du volume précédent sur l’origine de la vie et son développement. Le “message” est celui de l’ADN des êtres vivants. Si l’on refuse l’hypothèse qu’il se soit formé par simple hasard (parce qu’elle ne serait à la rigueur admissible que dans un temps illimité, ce qui n’est pas le cas, on l’a vu avec le soleil) il est difficile aussi d’admettre l’idée d’une matière intelligente. L’hypothèse la plus vraisemblable est celle d’une matière travaillée par une intelligence extérieure à elle.
La lumière fatiguée, titre emprunté à Einstein et référant à l’extinction prévisible de la lumière de l’univers, est essentiellement consacré au second principe de la thermodynamique, affirmant la dégradation irréversible de l’énergie qui passe nécessairement et spontanément de formes concentrées à des formes diffuses d’où la notion d’entropie découverte pas Nicolas Sadi Carnot, divulguée par Clausius, exploitée par plusieurs savants notamment Plank qui a réussi à calculer l’âge de l’univers, et confirmée par la découverte de l’univers en expansion par Friedmann et Lemaître en 1922 elle-même confirmée par Hubble quand, au bout de son télescope, il constate, en 1929, la “fuite des galaxies”.
Toutes les découvertes, recensées dans ces quatre albums, obligent à rejeter comme fausses certaines croyances et doctrines philosophiques émises à une époque où elles n’étaient pas scientifiquement vérifiables. Ainsi l’atomisme de Démocrite : les atomes ne sont ni éternels ni infinis et auraient pu ne pas exister si les quatre forces qui régissent l’univers (gravitation, thermodynamique et deux forces opposées d’interaction nucléaire) avaient été autrement réglées. Ainsi le “monisme” de Spinoza auquel s’accrochaient les adversaires de l’idée de création, qu’ils remplacent aujourd’hui par l’idée invérifiable des univers multiples, série éternelle d’expansions et d’effondrements. Même le principe de Lavoisier, qui ne pouvait avoir l’idée ni du “big bang” ni de l’entropie, “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme” n’est pas exact : chaque étape du développement de l’univers et à plus forte raison, de la vie, implique, en même temps qu’une dégradation de l’énergie, une “information” supplémentaire de la matière, qui n’était pas contenue dans l’étape précédente. La découverte en 1953, au bout de longues recherches de plusieurs savants, de la structure de l’ADN par Watson et Crik, oblige à rejeter la théorie de l’erreur génétique exploitée par la sélection naturelle, chère à Darwin, à laquelle s’accroche encore en 1970 le professeur Monod.
Toutes ces données scientifiques, Brunor les estime aussi incontestables que le principe d’Archimède, la loi de la chute des corps, la gravitation universelle. Mais, nous conseille-t-il : “Ne croyez pas ces informations les yeux fermés, vérifiez tout !!”
Plus facile à dire qu’à faire, vu l’inculture scientifique d’une majorité de Français même dits “cultivés”. Brunor les cultive en les amusant. L’étudiant Tom se promène de siècles en siècles, à travers savants et systèmes, en compagnie de son amie Martine, une dame à la silhouette et aux vêtements juvéniles, mais à cheveux blancs et portant lunettes. Elle est très savante et l’aide à discuter les propos qu’il entend tenir par des personnages souvent plus attachés à leurs a-priori qu’à la réalité des faits. Brunor leur fait revêtir une blouse blanche quand ils parlent en scientifiques mais ils doivent l’ ôter quand ils parlent en philosophes, ce qu’oublie de faire Haekel, un “grand savant” qui, revêtu de sa blouse blanche prétend “sacrifier” la thermodynamique à sa ferme croyance anticréationniste (confortée par Spinoza) que l’Univers ne peut avoir ni commencement ni fin. Tom, les bras lui en tombent, quand il entend ça ! Il suffit pourtant à Clausius d’une simple promenade en hiver pour faire comprendre à sa naïve épouse que l’état le plus probable de la neige est de tomber par terre en flocons, qu’un bonhomme de neige ne peut être construit que par étapes, selon l’“information” imposée à la neige par une intelligence et une volonté extérieures à elle, et que lorsque cette information cessera, la neige retombera, par entropie, dans son état le plus probable. De même, lorsque, dans l’album n°3, Tom et Martine, en route vers le Mont Saint-Michel découvrent une figure de femme réalisée dans le sable par une jeune sculptrice, ils voient clairement que cette figure ne pouvait pas être due au hasard.
Car il faut dire que le talent de Brunor ne se borne pas à croquer des personnages de façon vivante. C’est aussi un excellent paysagiste. Et, sans en souffler mot, il nous convainc que la “Merveille” du Mont Saint-Michel, fondée sur le roc, est une construction hautement improbable témoignant d’une très puissante information. En contraste, canaux, ponts, placettes, promenades en gondole, tout l’album n° 4 se passe à Venise , cette ville merveilleuse guettée par l’entropie, qui s’enfonce doucement et irréversiblement dans sa lagune. Mais à la dernière page, on est de retour au Mont Saint-Michel, pour conclure une enquête (dont on ne nous donne par le détail) parmi toutes les antiques religions et croyances : seule celle que les anciens Hébreux disent leur avoir été révélée par Dieu lui-même affirme ces choses que la science moderne confirme : 1/ L’Univers est fait par étapes , du plus simple au plus complexe en recevant de l’information ; 2/ Tout a un commencement et une fin et la lumière a existé avant le soleil ; 3/ A l’origine de tout il y a des instructions, des messages, une intelligence, une parole . 4/ L’homme est un être capable de créer de l’information. Il est créé pour être créateur. Ce n’est pas une preuve que tout ce que disent les Hébreux de leur Dieu est vrai, mais c’est tout de même à prendre très au sérieux… La suite dans un cinquième album où l’on verra peut-être apparaître Adam et Eve…
Si l’orientation de Brunor n’était pas catholique, il y a longtemps que ses BD seraient vantées à la télévision, vendues partout et que Tom serait aussi populaire que Tintin. Si l’école, en France, n’était pas aussi étroitement laïque, elles seraient dans toutes les bibliothèques de collèges, pour la joie des élèves, et l’éditeur ne serait pas réduit à ouvrir une souscription pour éditer le n°4. Qui sait si les parents avisés qui auront acheté toute la série ne disputeront pas ces albums à leurs enfants, tant toute la famille y prendra de plaisir !
Jacqueline Picoche
http://jpicochelinguistique.free.fr/
Réunions avec Brunor :
Août
22 Ile d’Yeu 20h30 Conférence ouverte à tous :« Quelles raisons de croire vérifiables proposer à un monde désenchanté ? »
Septembre
Jeudi 27 septembre : 20h30 Pau,Salle des fêtes de Caubios-Loos. Conférence « Des raisons de croire…vérifiables. »
Octobre
26, 27 , 28 Les Sables d’Olonne. Rencontre des jeunes de Vendée. Conférence « Des raisons de croire…vérifiables. »
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http://www.france-catholique.fr/La-porte-muree.html
http://boutique.france-catholique.fr/search.php?tag=Les+indispensables
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http://www.france-catholique.fr/Quelques-conferences-de-Brunor.html