IVG : une guerre culturelle - France Catholique
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IVG : une guerre culturelle

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La marche pour la vie a connu, hier à Paris, un beau succès, même s’il n’est pas du même ordre que celui de la Manif pour tous, lors des gigantesques manifestations de l’an dernier. Mais il faut dire que la cause est difficile à défendre dans le climat d’une culture extrêmement crispée à propos de l’avortement. On sait qu’en Espagne, le gouvernement qui veut revoir la législation se trouve en réelle difficulté, face à une opinion publique qui ne comprend pas, d’autant qu’elle a ingéré depuis des décennies toute une idéologie qui se veut libératrice de la femme et énonce des axiomes incontestés du style « mon corps m’appartient ». Sous-entendu, on ne peut m’imposer une naissance que je ne désire pas.

Oui, il est périlleux d’être à contre-courant, d’autant qu’à vouloir défendre la vie, on se trouve immédiatement en présence d’une agressivité qui n’admet aucune objection. Il est interdit d’interdire, le fameux slogan joue ici à plein. D’où la nécessité de ne pas opposer agressivité à agressivité. La bataille, si elle se situe au niveau des seuls interdits sera forcément perdue. Elle ne sera gagnée qu’à persuader les esprits et surtout les cœurs, et cela demande infiniment de délicatesse. La vie s’offre d’abord à aimer. Sans amour, il n’y a que la brutalité des combattants, avec des rapports de force qui sont en défaveur des défenseurs de l’enfant à naître. Et, de ce point de vue, nous sommes en danger, notamment en ce qui concerne la liberté de conscience et d’expression, avec des mesures répressives possibles à l’encontre des sites pro-vie.

Mon corps m’appartient, sans doute. Mais pas sur n’importe quel mode. Il ne m’appartient pas comme je suis propriétaire de ma bagnole. Nous ne sommes pas dans l’ordre de l’avoir, mais de l’être. Je suis tout entier mon corps, que je dois respecter et aimer, ainsi que l’enfant à naître qui est à respecter et à aimer comme un mystère présent au sein de la mère et non comme un objet dont je suis maître du destin. Mais pour s’en persuader, il faut être en situation d’accueil et d’admiration et non de toute puissance !

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 20 janvier 2014.