Le 26 juillet, la police israélienne a dû intervenir pour faire sortir un groupe de juifs hassidiques du courant Breslev qui étaient entrés dans le monastère de Stella Maris, situé sur la colline du Mont Carmel à Haïfa en Israël. Le monastère est un lieu de tensions fréquentes car il abrite la tombe du prophète Élisée. De nombreux juifs viennent donc souvent en pèlerinage pour s’y recueillir mais dans une démarche parfois très hostile. Bien que les heurts de fin juillet n’aient pas résulté dans des dégradations matérielles, contrairement à d’autres, ils ont pourtant donné lieu à une ferme condamnation de la part du président Israélien. Ce dernier s’est rendu au monastère de Stella Maris le 9 août aux côtés du patriarche latin Pierbattista Pizzaballa. Il a notamment déclaré : « Je prends ce phénomène très au sérieux, il est inacceptable de quelque manière que ce soit. Ce phénomène doit être éradiqué et je suis très reconnaissant à la police israélienne et aux organismes chargés de faire respecter la loi de prendre ce problème au sérieux »
I was honored to be joined today, by leaders of Christian communities in the Holy Land, as I visited Haifa’s Stella Maris Monastery to support the Christian community and its members. Israel is committed to ensuring the safety and freedom of worship for all. pic.twitter.com/dVauMOr3E1
— יצחק הרצוג Isaac Herzog (@Isaac_Herzog) August 9, 2023
Est-ce un événement isolé ?
Il ne s’agit pourtant pas là d’un événement isolé. Depuis de nombreuses années, et de manière de plus en plus fréquente, les chrétiens sont la cible de diverses persécutions. Seulement cette année, dès janvier, deux adolescents juifs ont été arrêtés par la police après avoir endommagé des tombes dans le cimetière protestant qui se trouve sur le mont Sion. Des tags anti-chrétiens ont aussi été découverts dans le quartier arménien. En février, un touriste juif américain avait détruit une statue du Christ dans une église. En signe de protestation, les élèves des écoles catholiques de Jérusalem, lors de leur défilé traditionnel du Carême sur la Via dolorosa, avaient arboré des foulards rouges sur lesquels était représentée la statue en question. Si ces événements sont loin d’être nouveaux, le père franciscain Alberto Pari, directeur de l’institut Magnificat, dénonce une aggravation de la situation : « A cause du gouvernement actuel, certains extrémistes ont dorénavant le sentiment d’être protégés ». « Personne ne les arrêtera s’ils font quelque chose qu’ils envisageaient d’ailleurs peut-être déjà de faire dans le passé. Mais à cette époque-là, la police contrôlait plus les choses et ils n’étaient pas soutenus par certains leaders politiques », explique-t-il.
Un signe d’espoir ?
Il est difficile de tirer une quelconque conclusion si tôt après les faits. Il faut espérer, après des années d’inaction, que ces déclarations seront suivies de mesures concrètes pour protéger les populations chrétiennes.