Je ne vous cache pas ma surprise en lisant l’édito de G. Leclerc sur un appel musulman au dialogue.
Il y est dit que, l’Islam reconnaît Jésus-Christ comme Messie.
Ce n’est pas ce que j’ai retenu des propres commentaires de Maurice Borrmans venu présenter son livre « Jésus et les Musulmans » à Bordeaux et que vous avez d’ailleurs accueilli naguère dans France Catholique.
Si je ne trahis pas la pensée de ce spécialiste, dans l’Islam, Jésus est « coranisé » et au mieux un prophète. Donc un homme au destin exceptionnel mais pas le fils de Dieu et pas un Messie. Peut-être l’ambiguité vient-elle de l’utilisation du terme « oint » pour le désigner. Mais je ne crois pas que les musulmans reconnaissent le messianisme de Jésus.
Force est d’admettre qu’il n’y a pas grand chose à attendre du dialogue théologique islamo-chrétien.Cela ne veut pas dire qu’il faut renoncer au dialogue interpersonnel entre chrétiens et musulmans, qui, en tant que personnes, ne sont pas exclus du salut dans le Christ. Fort heureusement, on a un peu progressé depuis 20 à 30 ans pour sortir des ambiguités. Du moins côté catholique, puisque, côté musulman, l’intérêt d’un dialogue est assez faible. On en a eu la preuve à Bordeaux où une conférence conjointe tenue par Mgr Ricard et le recteur de la mosquée de Bordeaux n’a attiré qu’une poignée de musulmans.
Bien à vous
Philippe Pouzoulet
