Irak : où aller? - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Irak : où aller?

Les chrétiens d’Irak ont commencé à fuir les seuls endroits où ils pensaient encore être en sécurité : leurs terres ancestrales de la Plaine de Ninive. Par John Pontifex, AED Royaume-Uni traduction : Mario Bard, journaliste AED
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Ces informations proviennent du clergé du nord du pays qui, dans les derniers mois, a observé une lente mais régulière émigration des villes et villages situés près de la ville de Mossoul, où l’héritage chrétien remonte au tout premier siècle de la chrétienté.

Récemment, quelques événements violents ont été considérés comme de sérieux avertissements contre les fidèles chrétiens, et ce, alors que sont prévues les élections générales pour le mois de janvier 2010. Alors que les ministres du gouvernement prévoient une nouvelle vague de violence dans la période qui précède les élections, les leaders ecclésiaux craignent qu’une nouvelle crise de sécurité ne provoque encore un exode des chrétiens, ce qui pourrait signifier leur départ complet de certaines régions.
Un phénomène nouveau

Le père Bashar Warda a accordé une entrevue à l’organisme international de charité catholique Aide à l’Église en Détresse (AED). Il est recteur du Séminaire supérieur Saint-Pierre à Ankawa, situé un peu à l’extérieur d’Erbil, la capitale provinciale du Kurdistan irakien (nord du pays). Dans cette entrevue, il a été clair : les chrétiens de la région de Ninive commencent maintenant à se sentir menacés par le même genre de problème de sécurité qui a ruiné la vie des gens dans d’autres parties du pays.

« Je suis triste de dire que l’émigration de familles chrétiennes, que nous avons vu dans des endroits comme Mossoul et Bagdad, a maintenant commencé à affecter la région de Ninive », a indiqué le père Warda dans l’entrevue accordée le 28 septembre dernier.

« Nous ne constatons pas – du moins jusqu’à maintenant – une grande émigration dans des endroits comme Alqosh et d’autres villages [de Ninive], mais c’est définitivement en train d’arriver », indique le père Warda, qui ne peut donner, pour l’instant, de chiffres précis concernant le nombre de personnes qui quittent la région. Par contre, il estime que certains villages exclusivement chrétiens ont perdu 30 ou 40 croyants chaque mois, quelquefois même plus.

Ces nouvelles sont d’une grande importance parce que les nombreux villages de la région, presque tous complètement chrétiens, étaient devenus un refuge pour les croyants menacés provenant d’autres parties plus au sud. Il y a bientôt un an, quand des milliers de chrétiens ont dû fuir Mossoul pour sauver leurs vies, à cause de la vague de meurtres et de propagande antichrétienne, plusieurs avaient trouvé refuge dans la région de la Plaine de Ninive.


Un enlèvement sème la panique

Le père Warda indique que l’émigration pourrait rapidement augmenter après l’enlèvement, dans la nuit de samedi à dimanche (26 au 27 septembre), d’une gynécologue bien connue, Mme Mahassine Bachir, dans sa maison de Bartala, une des villes les plus importantes de la région. Elle a finalement été libérée dans la journée de dimanche dans la ville de Baashiqua, à environ 16 kilomètres de chez elle. L’enlèvement du Dr Bashir a « provoqué une onde de choc majeure » à travers la région, toujours selon le père Warda. Une région qui, jusqu’à récemment, était demeurée exempte de tout enlèvement, explosions et autres incidents qui affectent les autres parties du pays.

Selon plusieurs observateurs iraquiens, les inquiétudes concernant la violence qui s’est étendue à Ninive seront un défi. Ceux-ci rapportent également que des terroristes, liés à des mouvements politiques radicaux, ont délibérément gardé la région sécuritaire afin d’encourager les chrétiens à y rester. Ni plus ni moins qu’une tentative pour créer un soi-disant « refuge sûr ».

Les chrétiens d’Irak, dont le nombre était de 1,4 million au dernier recensement en 1987, sont maintenant moins de 400 000, selon les dernières estimations. Au moins 800 000 chrétiens ont fui le pays depuis l’effondrement de la sécurité en Irak, dans les années qui ont suivi la chute du régime de Saddam Hussein. C’est beaucoup plus que dans n’importe quel autre groupe religieux.

Le père Warda avertit qu’une soudaine escalade de la violence, dans l’élan des élections générales prévues le 30 janvier 2010, pourrait s’avérer catastrophique pour la survie de l’Église, avec encore plus de chrétiens quittant le pays. « C’est sûr qu’il pourrait être dangereux de spéculer, mais si la violence augmente, cela va sérieusement mettre en danger notre situation ». Le père Warda ajoute enfin : « C’est clair que chaque fois qu’un problème empire soudainement, la première solution à laquelle les chrétiens pensent, c’est l’émigration ».