L’église syrienne catholique d’Al Beshara (L’Annonciation) à Mossoul était la première ciblée, à 10 h 30 ce matin. La bombe avait été placée contre un mur extérieur de l’édifice et une petite explosion a endommagé le mur. Personne n’a été blessé et les jeunes enfants dans la garderie voisine ont pu se sauver à temps.
Quelques heures plus tard, une seconde bombe, nettement plus forte, a explosé à l’église syrienne orthodoxe Al Gahera, (Notre-Dame de la Pureté), toujours à Mossoul. Plusieurs personnes ont été blessées dans l’explosion qui a fait des dégâts considérables à l’église située dans le quartier très populeux du district d’Al Shefaa, dans le centre de la ville.
Ces attaques d’églises s’inscrivent dans une série d’explosion qui a également touché Bagdad. En tout, elles auraient fait 5 morts et 54 blessés, selon l’Agence France Presse (AFP). L’Associated Press (AP) rapporte plutôt 9 décès.
Continuer à préparer Noël, malgré la « peur et le choc »
Le gouvernement de Bagdad a averti les dirigeants des Églises que d’autres attaques étaient possibles dans la période de Noël, pressant les prêtres, les religieux et les religieuses à être spécialement vigilants.
L’Aide à l’Église en Détresse (AED) a pu s’entretenir avec le père Bashar Warda, qui a décrit la « peur et le choc » de la population qui voyait Noël, comme un temps pour « élever les esprits ».
Le père Warda a déclaré à l’AED que l’Église va continuer ses préparatifs de Noël sans se laisser décourager. Le prêtre Rédemptoriste, qui habite Ankawa, en dehors de la capitale kurde, Erbil, ajoute : « Normalement, le temps de Noël est un temps où nous élevons nos esprits, avec de nombreuses festivités. Donc, vous pouvez imaginer quelle est l’atmosphère ici maintenant », avant d’ajouter : « le choc et la peur dans la population sont très forts ». Le père Warda a pu s’entretenir avec un prêtre de la paroisse d’Al Beshara, le père Nazen Eshoa, qui est retourné à Mossoul pour reprendre son ministère, malgré qu’il ait été enlevé pendant quelques jours l’an dernier. « Le père Nazen, comme nous tous, est sous le choc, mais il veut, autant que possible, continuer à se préparer pour Noël ».
L’identité des attaquants n’est pas encore connue et les dirigeants ecclésiaux ne savent pas s’il y a un lien entre les attaques de Mossoul, et les menaces proférées à Bagdad.
Les attaques d’aujourd’hui surviennent moins de trois semaines après celles – toujours à Mossoul – qui avaient infligé de sérieux dégâts à l’église chaldéenne Saint-Éphrem, ainsi qu’à un couvent voisin. Personne n’a été blessé dans les attaques du 26 novembre dernier, malgré le fait qu’au moins cinq religieuses se soient trouvées dans le couvent au moment des explosions.