Décidément, Nicolas Sarkozy n’a pas de chance. Voici que des journalistes à l’esprit évidemment mal tourné s’avisent qu’un de ses discours, prononcé le 19 octobre dernier devant des agriculteurs, n’est que la reprise d’un autre discours prononcé en février dernier, discours lui-même pompé sur un discours prononcé en avril 2008. Les « plumes » de l’Élysée ne seraient-elles qu’un gros tas de feignants ?
Nicolas Sarkozy aime parler. Cela fait longtemps que l’on renonce à compter ses discours, allocutions et interventions divers. Cela fait partie de son style et c’est finalement assez réconfortant. L’art oratoire est un genre littéraire à part entière, illustré par d’authentiques génies comme Cicéron ou Bossuet. Comme tout genre littéraire, il a ses règles, théorisées jadis par le fameux rhéteur romain Quintilien : l’orateur doit savoir quoi dire (inventio), organiser son discours (dispositio), trouver la bonne façon de le dire (elocutio), savoir joindre le geste et la parole (actio) et enfin retenir ce qu’il doit dire (memoria). Visiblement, notre président (lui ou plutôt ceux qui écrivent ses discours) éprouve en ce moment des difficultés au niveau de l’inventio et de la memoria.
Finalement, on conseillerait à Sarko d’être un peu plus économe de ses discours, histoire de renouveler son stock, de laisser son équipe se reposer un peu, et – qui sait ? – de s’occuper mieux de certains dossiers.
Erwan Violin