Le 26 juillet 2016, à Saint-Étienne-du-Rouvray, le père Jacques Hamel, 85 ans, est sauvagement assassiné, pendant la messe, par deux terroristes.
Cet événement tragique est intervenu seulement douze jours après le massacre de Nice. Dans ce très émouvant documentaire, le réalisateur brosse un portrait attachant, mais pas hagiographique, du prêtre, qualifié de « prêtre des modestes », par le maire communiste de la ville, et il donne la parole aux différents témoins de la tragédie, ainsi qu’aux proches du père Hamel, dont sa sœur et l’imam local.
Avec des dessins en forme de vitraux, l’agression est décrite, sans complaisance, et un psychanalyste étudie le comportement des terroristes. Surtout, le documentaire montre bien que cet acte ignoble a permis de souder encore plus les communautés chrétienne et musulmane locales.
Il y a beaucoup à méditer dans ce documentaire filmé par un grand reporter de guerre dans une banlieue ouvrière française banale (hélas !)… sur le statut des prêtres hier et aujourd’hui, sur la grave incapacité de la Justice à jauger et prévenir le danger du terrorisme islamique, sur l’évolution psychologique de jeunes gens pas très différents de leurs camarades… Qu’est-ce qui a rendu ce désastre moral et sociologique possible, voire inéluctable ? Qu’est-ce qui permettrait de s’en remettre et d’avancer ? Les réponses ne sont certes pas dans le film encore qu’il y ait là de belles choses et de belles paroles qui donnent de l’espoir.
Documentaire français (2017) de Alfred de Montesquiou (1h). Diffusion le mardi 13 mars, sur France 2, à 23h20.
Pour aller plus loin :
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Conclusions provisoires du Synode sur la Parole de Dieu
- Le dernier triduum du Père Jacques Hamel
- Du Vrai, du Vécu sur Bernard Baray, ou le centenaire du peintre de L’Isle-Adam, des Cœurs Vaillants et des vies des saints
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918