Inde : un temps pour guérir - France Catholique
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Inde : un temps pour guérir

Un important centre pour le dialogue interreligieux aide les chrétiens à répondre à la violence antichrétienne de l’an dernier dans la région de l’Orissa, dans l’est de l’Inde. Par John Newton, AED Royaume-Uni Traduction et adaptation: Mario Bard, AED-Canada
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Le père Cléophas Fernandes, directeur du Centre National Biblique, Catéchétique et Liturgique (NBCLC), a déclaré que l’institut va faire tout ce qu’il peut pour aider les experts du dialogue interreligieux à s’attaquer aux problèmes causés par les attaques contre les chrétiens dans lesquelles 80 personnes sont mortes et près de 30 000 personnes ont été déplacées.
Cette déclaration survient quelques jours après que le Cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, ait indiqué qu’une rencontre entre des responsables hindous et catholiques, qui s’est tenue à Mumbai le 12 juin dernier, avait ouvert une nouvelle ère.
Dans une entrevue accordée à l’organisme international de charité catholique, Aide à l’Église en Détresse (AED), le père Fernandes a appelé à faire plus afin d’améliorer les relations avec les hindous. « Après les attaques contre les chrétiens, nous avons besoin de ré-intensifier le dialogue interreligieux : les chrétiens ont perdu leur ouverture d’esprit », estime le père Fernandes. Les violences antichrétiennes des mois d’août et de septembre 2008 ont mis les catholiques indiens face à plusieurs questions : « Comment un chrétien doit réagir au fondamentalisme? Comment un chrétien doit réagir à ces attaques? Est-ce que nous nous fermons ou [au contraire], nous regardons cela d’une nouvelle façon? »
Abordant le profond sentiment de malaise ressentit par ceux qui ont été impliqués dans le travail de dialogue interreligieux après le pogrom de l’année dernière, il indique : « Nous avons besoin de créer une plateforme pour que la population puisse être ensemble, afin de passer par-dessus les sentiments de désillusion causés par les attaques. Une façon de le faire serait d’inviter tous ceux qui ont été impliqués dans le dialogue interreligieux à se rassembler », estime le père Fernandes. Ce dernier a d’ailleurs annoncé que le centre de Bangalore pourrait essayer d’améliorer les relations entre chrétiens et hindous en étant l’hôte de telles rencontres. « Le centre peut devenir une plateforme pour la réflexion dans cette région. »

Le dialogue interreligieux a été l’un des buts principaux du Centre National Biblique, Catéchétique et Liturgique (NBCLC) depuis sa fondation, il y a 43 ans, peu de temps après le second concile du Vatican (Vatican II).
« Nous avons été l’un des pionniers, spécialement en ce qui concerne le dialogue interreligieux et l’inculturation », indique le directeur.
Alors que le dialogue interreligieux est de nouveau urgent en Inde, l’AED soutient des programmes afin de bâtir la paix dans l’archidiocèse de Chuttack-Bhubaneswar, situé dans l’est du pays. Organisés sous la responsabilité de l’archevêque, Mgr Raphael Cheenath, ces ateliers ont été tenus là où l’on pensait que la situation des chrétiens était encore risquée.
En tant que participants de ces projets, tous les groupes – spécialement les jeunes – ont été encouragés à prendre part aux activités pour aider à reconstruire la confiance et la coopération.

Par ailleurs, dans une entrevue accordée à Radio-Vatican, le cardinal Tauran, président du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, a déclaré que la rencontre avec les responsables hindous avait ouvert un nouveau chapitre des relations [entre chrétiens et hindous].

Parmi les questions qui ont été abordées par les deux parties, et qu’on peut qualifier de franches, se trouve celle des conversions forcées. Jayendra Saraswathi, responsable de l’ « Hindu Kanchi matha monastic institution », a appelé les responsables des Églises à dénoncer les « conversions forcées » d’hindous au christianisme, déclarant que celles-ci ont entraîné les attaques en Orissa. De son côté, le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai, a insisté pour dire que les conversions forcées étaient « considérées comme invalides » par l’Église catholique. Le cardinal Tauran a quant à lui souligné que quelques protestants étaient beaucoup plus directs dans leur travail d’évangélisation que la plupart des autres chrétiens.