Il a vaincu le mal et la mort - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Il a vaincu le mal et la mort

L’entrée dans la Semaine sainte est pour les chrétiens l’occasion de comprendre comment la croix du Christ est en relation directe avec ce que saint Paul appelle le mystère d’iniquité. À l’heure où l’Église affronte de graves scandales impossible d’éluder ce qui est au cœur de la foi.
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© Sebastien Desarmaux / GODONG

Ici ou là, j’ai entendu ou lu des paroles assez alarmistes à propos des effets de la pandémie sur la pratique religieuse. On évoquait même une crise spirituelle sérieuse qui affecte notamment la relation à l’Église de chrétiens en plein doute. Cette crise ne rejoignait-elle pas la crise même de l’Institution à la suite des affaires de mœurs, dont l’assemblée de l’épiscopat vient encore de se saisir ? Il est difficile de prendre la mesure du retentissement auprès des fidèles d’une avalanche de scandales qui a fait très mal, c’est incontestable. Le plus terrible, c’est la perte de confiance de ceux qui voient ainsi déchus ceux qu’il admiraient et plaçaient très haut.

Je ne voudrais en rien sous-estimer les effets désastreux de ces scandales. Mais je m’interroge sur la façon dont les chrétiens peuvent réagir, dès lors que leur foi devrait les rendre plus sensibles que n’importe qui à ce que saint Paul appelle le mystère d’iniquité. Tout de même, le mystère chrétien que nous célébrons cette semaine, à son plus haut degré d’intensité, nous place devant le scandale de la Croix. Scandale du Juste qui porte tous les péchés du monde. Ainsi que l’écrivait le Père Louis Bouyer dans un livre qui a beaucoup compté dans les années d’après-guerre pour rendre accessible aux chrétiens le sens de la Semaine sainte : « Jésus est le serviteur de Yahvé entrevu par les prophètes, la victime qui pour ôter les péchés du monde doit commencer par en porter le poids. »1

Dès lors les chrétiens qui suivent l’affrontement du Christ avec le monde des ténèbres devraient comprendre que loin d’être surpris par la gravité des fautes, ils doivent la référer au Christ sur la croix, qui seul a vaincu le mal et la mort. Le retour, que j’ai observé hier à la messe des Rameaux, pourrait plaider en faveur de cette prise de conscience.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 mars 2021.

  1. Louis Bouyer, Le mystère pascal, Éditions du Cerf, 480 p., publié en 1945, réédition en 2009.