Idiot, il s'agit d'un Kulturkampf [combat de civilisations] - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Idiot, il s’agit d’un Kulturkampf [combat de civilisations]

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On ne trouvera nulle part la preuve la plus évidente de la nature de l’administration Obama que dans sa détermination à rendre obligatoire la couverture par l’assurance maladie des contraceptifs et abortifs, et de la stérilisation. Le décret du Ministère de la santé et des affaires sociales paru en août 2011 aurait imposé aux employeurs de subventionner ces « risques » [NDT: comme en France, la grossesse est pour certains assimilée à une maladie facile à prévenir et guérir]. Selon la reformulation annoncée par le président vendredi dernier, les employeurs n’auraient plus à subventionner explicitement ces « services », mais toutes les compagnies d’assurances devraient en assurer « gratuitement » la couverture.

On n’a jamais vu une chose telle que « l’assurance gratuite »; son coût est inévitablement répercuté sur les assurés. Ces mêmes employeurs et employés devant payer leur part de prime d’assurance vendredi matin auront à payer autant à partir de vendredi soir. Il semble que la seule différence se lira sur les factures qui ne préciseront plus que les primes couvrent aussi le coût des garanties obligatoires pour la contraception, l’avortement ou la stérilisation.

Un tel geste cosmétique pue le mépris non seulement envers l’Église catholique et envers le Premier Amendement, mais encore envers tous les citoyens pour qui les obligations religieuses ont de l’importance. Ce geste a pour but de tromper seulement, disons, les naïfs, et l’administration parie qu’il y en aura assez parmi les responsables et les « grenouilles de bénitier » pour accepter cette tromperie à peine dissimulée.

Alors que ce pari hasardeux n’est pas à l’abri d’un risque politique, les apparatchiks de la Maison Blanche semblent décidés à le tenter. Ils savent lire les sondages, qui confirment qu’une forte proportion de catholiques est, disons-le délicatement, plutôt insouciante à propos de l’enseignement de l’Église, particulièrement au sujet de la sexualité.

Les collaborateurs d’Obama savent aussi d’expérience qu’ils peuvent compter sur le soutien intellectuel et politique de certains sophistes et bureaucrates des principales universités catholiques et autres institutions (comme d’élus soi-disant catholiques) [soi-disant : en français dans le texte] à la politique d’Obama.

Ils savent aussi que les grands médias chanteront certainement les louanges de catholiques « de progrès » du genre illustré par Mme le ministre de la santé et des affaires sociales Kathleen Sebelius et par Sœur Carol Keehan, de l’Association Catholique Hospitalière [NDT: Mgr Thomas J. Olmsted, évêque de Phoenix (Arizona) a retiré en décembre 2011 à l’hopital St. Joseph le statut d’Hopital catholique suite à un avortement approuvé par Sœur Carol Keehan], en contraste avec l’orthodoxie « réactionnaire » des évêques — ces mêmes évêques qui, on se chargera de le rappeler au public, tentèrent de camoufler des affaires d’abus sexuel par des prêtres.

Il se pourrait bien que la Maison Blanche ait sous-estimé les retombées politiques du décret initial du Ministère de la santé et des affaires sociales. Mais plutôt que répondre aux remarques légitimes des critiques, l’administration s’est contentée vendredi dernier de proposer des concessions trop visiblement mensongères. Ceci tend à confirmer le soupçon que la Maison Blanche aurait entamé une stratégie politique bien plus conséquente de division + conquête, inspirée sans doute par les enseignements de Saul Alinski [NDT: sociologue Américain, 1909 – 1972, « père » de l’organisation communautaire].

Rappelons qu’Alinski était l’activiste professant à Chicago, et dont l’enseignement a fortement marqué la formation intellectuelle et politique du Président Obama. Dans ses « Règles de radicalisation » il incitait les protestataires sociaux et les organisateurs de communautés à « se saisir de la cible, la figer, la personnaliser, et la polariser.» À l’approche de la campagne présidentielle, on peut bien se douter que les évêques Catholiques seront dans le collimateur des « snipers » politiques de l’administration.

La réussite de cette stratégie machiavélique reste à venir, mais sa brutalité ne saurait surprendre. Dès le premier jour — et même avant, si on se rappelle l’attitude agressive d’Obama défendant l’avortement tardif [NDT: arrivé proche du terme le fœtus est mis à mort avant d’être extrait de la mère; ce ne serait donc pas un infanticide] au Parlement de l’Illinois et au Sénat — la politique de l’administration dans le domaine de la reproduction a coïncidé plus ou moins parfaitement avec celle du Planning Familial, tout comme la politique dans le domaine religieux a coïncidé avec les revendications de « ACLU » [NDT: American Civil Liberties Union, organisme vigoureusement revendicatif quasi-révolutionnaire dans bien des domaines sensibles, et très anti-clérical].

Celui qui douterait de la réalité de l’offensive engagée par l’administration contre les fondements de la liberté religieuse n’a vraiment pas fait attention. Plus frappant que les mesures prises par l’administration, on constate leur violence. Il ne s’est jamais rien passé de tel dans l’histoire des États-Unis sauf, peut-être, avec le bref mouvement « Know-Nothing » [nihiliste] au dix-neuvième siècle.

Après un moment d’hésitation, les évêques semblent maintenant reconnaître qu’ils sont engagés dans un combat de survie, une lutte non seulement pour protéger le statut juridique de l’Église selon les lois Américaines et leur fonction de transmission de l’enseignement de l’Église, mais encore pour défendre le droit des citoyens à pratiquer leur religion sans être harcelés par des fonctionnaires hostiles.

Dans une déclaration fortement exprimée vendredi dernier après-midi, la Conférence Épiscopale des États-Unis a dénoncé la nouvelle politique du président pour ce qu’elle est: une contrefaçon de révision ne modifiant rigoureusement rien dans le fond. La déclaration des évêques, rédigée en termes diplomatiques, montrait une résolution morale rarement constatée dans des documents de la Conférence Épiscopale. Tant mieux.

Au cours des mois à venir, ils devront faire davantage, bien davantage, y-compris ce que la plupart des évêques n’ont jamais fait, ou vraiment essayé vigoureusement de faire: ils devront remuer les fidèles. Dieu a créé les chaires dans les églises pour une bonne raison, le clergé n’a aucune raison d’hésiter à s’en servir d’ici à novembre [date des élections US].
Une action en justice est certainement nécessaire, il faut la poursuivre, mais elle n’est pas seule, pas forcément l’élément le plus important d’une guerre aux fronts multiples. Dans l’immédiat il faut se concentrer sur les bonnes vieilles pratiques en période électorale. Ce sont certainement les laïcs qui porteront le fardeau principal du défi, mais ils ont besoin du soutien de ceux dont le rôle est d’enseigner et défendre la foi.

La campagne pour la réélection d’Obama — rappelez-vous que la Maison Blanche est déjà sur le pied de guerre et se prépare à collecter près d’un milliard de dollars pour soutenir son effort — tentera de limiter le débat à un conflit entre une religion autoritaire, à l’esprit étroit, et la liberté pour les femmes de faire appel aux « services de reproduction » [NDT: euphémisme très répandu dans les milieux soi-disant « pro-choix » — encore un euphémisme — pour désigner les organismes répandant pilules abortives et « douceurs » chirurgicales]. Les arguments selon cet axe sont déjà émis en boucle par les politiciens et journalistes de gauche, la cadence et la puissance de diffusion ne feront que croître au cours des prochains mois.
Les troupes éviteront d’ouvrir des discussions explicites sur l’avortement et emploiront tous les moyens possibles pour distraire l’attention du but réel — l’emploi de la force par les autorités pour juguler le comportement des croyants. Si l’administration réussit à réduire ainsi le débat les défenseurs de la liberté religieuse perdront presque sûrement le combat. Le fantôme de Saul Alinsky doit se lécher les babines [voir supra].

Mais rien n’est inévitable en politique. On doit rappeler non seulement aux catholiques, mais aussi à tous les citoyens porteurs d’une foi religieuse, la gravité des élections de l’automne prochain. L’administration Obama est décidée à remodeler la culture Américaine selon les dictats des tenants du matérialisme pour l’homme, et la mort de la vie politique.

Comme l’honorable Charles Krauthammer [NDT: journaliste américain rendu célèbre par ses chroniques politiques conservatrices dans plusieurs grands médias américains] le notait la semaine dernière, l’évangile selon Obama consiste en un virage radical dans la politique des États-Unis, considérant la religion traditionnelle et, avec elle, pratiquement toute la culture politique américaine, comme une force de réaction vicieusement opposée au vrai progrès social.La règle édictée par le Ministère de la Santé n’est qu’une facette de cette doctrine. On peut se demander à quoi un second mandat Obama pourrait bien ressembler.


Michael Uhlmann était dans l’équipe « Reagan » à la Maison Blanche. Il enseigne actuellement la politique Américaine à l’Université Claremont (Californie).


Source :

http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/a-symposium-on-threat-to-our-religious-liberty.html