Gemma caelestis pretiosa Regis,
Norma justorum, via monachorum,
Nos ab immundi, Benedicte, mundi
Subtrahe caeno.
Tu solum spernens, cor in astra figens,
Cogis haeredes fieri parentes ;
Vas Deo plenum, reparare fractum
Promeruisti.
Magnus in parvis eremita membris,
Vincis aetatem, superas laborem ;
Arcta districtae rudimenta vitae
Fervidus imples.
Strage saxorum puerum sepultum,
Mox ut orasti, prece suscitasti,
Sensus hinc carni, caro sanitati
Redditur aeque.
Jure sub blandae specie columbae,
Nesciam fellis animam sororis
Summa stellati penetrare caeli
Culmina cernis.
Ipse post clarum referens triumphum,
Celsa devicto petis astra mundo ;
Luce flammantem radiante callem
Pallia sternunt.
—
Traduction française
Perle précieuse du Roi des cieux,
Règle pour les justes, voie pour les moines,
Arrache-nous, ô Benoît, à la boue
De ce monde immonde.
Le cœur fixé au ciel, tu méprises la terre ;
De tes parents tu fais tes héritiers ;
Vase que comble Dieu, tu as mérité
De réparer le tamis brisé.
Grand ermite aux membres chétifs,
Tu résistes à l’âge, tu maîtrises le travail,
Tu vis avec ardeur les débuts rigoureux
De la vie d’ermite.
Un jeune homme est écrasé par la chute d’un mur.
A peine as-tu prié que tu l’as ressuscité :
L’âme est rendue à la chair, et la chair
Recouvre la santé.
Sous l’aspect d’une douce colombe,
Tu mérites de voir l’âme de ta sœur pure de tout mal
Prendre place dans les hauteurs
Du ciel étoilé.
Tu remportes toi aussi un triomphe éclatant ;
Le monde vaincu, tu gagnes le ciel.
Des tentures jonchent le chemin qu’illumine
Une lumière rayonnante.