13 août – Monde aveugle ! Jésus-Christ est ressuscité : elle s’en fiche ! Oui, ressuscité ! Et alors, dit-elle, en quoi suis-je concernée ? Sorti de l’Ombre pourtant, de la Ténèbre ! Ah ? Qu’est-ce à-dire ? En quoi cela devrait-il me faire bondir comme un chevreuil ?
Ces réponses ou l’équivalent je les ai entendues maintes fois et sous des formes différentes. Un m’affirme qu’il est heureux sans Lui et que peut-être cela cesserait s’il donnait dans le panneau. Un autre se met à rire : « Je n’ai pas besoin de lui, qu’il reste chez lui ! » Un troisième hausse les épaules et s’en va vers un bistrot boire un cognac.
Je m’obstine : Ils L’ont vu ! Il passait les murailles, les portes, les fenêtres aussi ! Qui ? Tu les connais ? Je réponds, stupide : mais ceux qui en ont témoigné au matin de Pâques. – Vous y étiez ?
Mon sang tourne à toute vitesse, mon cœur peine à rester calme. J’ajoute encore : mais chaque jour depuis ces deux mille ans les successeur témoignent !
Derrière Marie-Madeleine, la première à courir pour en rapporter le récit ! « Éprouvé sa présence », hurle-t-elle, cette « irruption » solaire de son Cœur en leur cœur ! Telle d’ailleurs qu’elle n’a pas de nom dans nos dictionnaires et grimoires : telle qu’aucun de nos concepts ne peut suffire (ne saurait évidemment !) à l’expliquer, même à la décrire, car nous sommes par nous-même infirmes ; invalides, et Lui seul nous conduit, (a l’autorité pour !), vers des demeures bâties en l’infini.
Quel autre nom lui opposer ? Bouddha ? Mahomet ? Baal ? Allons, pas de sottise à dire ! Le Grand Horloger ? Pas de drôleries, de grâce ! Chez lequel trouverai-je cette attention amoureuse, cette patience délicate, cette considération ineffable ? Qui ose parmi nous plonger son cœur profond dans la parole indicible qu’il nous a laissée (et dont chaque mot renouvelle en nous sa Présence) ne peut une seconde fois hésiter dans sa réponse : Il est le Seul, (en son Père qu’Il nous révèle et, avec l’Esprit qui nous fait Le connaître), à pouvoir nous compter parce qu’Il est Celui-là seul – parmi les dieux de toutes les traditions – qui ait su nous atteindre en nos caveaux et nous enlever dans l’infini de cette Présence supposée et désirée depuis les premiers pas des anciens Patriarches ; qui ait osé signer avec nous (et dans son sang !) une alliance éternelle. Dont le dessein n’est autre (ni plus ni moins) que de nous faire entrer dans le cœur du Père, nous tous rassemblés en Lui.
Et qui tenterait de nous prouver que la Joie et le Bonheur ne sont pas en Lui, qu’ils aillent chez leur complice, l’obscur habitant des pires nuits. Le locataire du dessous, comme le plus souvent je le nomme.