Homère, toujours jeune - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Homère, toujours jeune

Il y a, dans son œuvre, assez de drames, de passions et de noblesse pour nourrir les hommes pendant des millénaires. Ainsi que tous les sortilèges de la Méditerranée, berceau magnifique de la civilisation antique.
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Une lecture d’Homère, 1885, Lawrence Alma-Tadema.

Une lecture d’Homère, 1885, Lawrence Alma-Tadema.

Philadelphia Museum of Art

Le premier et le plus ancien des classiques, et le « toujours jeune » Homère. On peut dire « toujours jeune » parce que, dans la littérature et même dans le cinéma le plus récent, il est la référence la plus constante. Frédéric Mistral, quand il publie en 1859 son poème Mireille, se déclare au début « humble écolier du grand Homère ». Homère ne se lit pas d’une traite, comme on lirait un roman. On y va goûter tel ou tel morceau, prendre telle ou telle leçon. Ses deux grandes œuvres sont L’Iliade et L’Odyssée. On a discuté le point de savoir si Homère avait existé ou s’il s’agissait de vieilles légendes rassemblées par des chanteurs anonymes qui ont pris le nom collectif d’Homère. La composition de ces deux œuvres est tellement soignée qu’elle ne peut pas être le résultat d’une collectivité anonyme mais l’œuvre d’un seul maître qui l’a définie et l’a menée à bien.

Une colère homérique

L’Iliade n’est pas, comme on le croit souvent, la guerre de Troie mais un moment dans cette guerre, moment qui est défini par les premiers mots du poème : « La colère d’Achille. » Le premier mot de L’Iliade est d’ailleurs le mot « colère » qui n’est pas la colère en général mais une colère très précise, cette « colère » d’Achille qui fut responsable de tant de morts et faillit être un désastre pour toute l’armée grecque.

Achille est en colère parce qu’Agamemnon, le roi de Mycènes, lui aussi Grec, lui a pris sa captive, Briséis. Il refuse donc de participer au combat, et son absence donne des ailes aux Troyens : ils arrivent jusqu’aux bateaux grecs et commencent à y mettre le feu. Les chefs de l’armée grecque viennent donc supplier Achille de reprendre le combat. Il s’y refuse, acceptant seulement d’envoyer son ami et frère de lait, Patrocle, revêtu de l’armure d’Achille pour ranimer le courage des Grecs. Patrocle part donc à la bataille où il est tué par Hector, le prince des Troyens. Achille, fou de douleur, ne pense plus qu’à venger son frère : après avoir exterminé de nombreux Troyens, il finit par tuer Hector et ramène son corps dans son camp. Priam, le roi de Troie, père d’Hector, part dans la nuit sans prévenir personne pour demander à Achille le corps de son fils. Achille, après avoir voulu tuer Priam, reconnaît en lui l’image de son propre père et, ému par sa douleur, lui rend le corps de son fils. L’Iliade s’achève ainsi, sur le retour d’Hector, mort, dans sa patrie.

Noblesse et renommée d’Hector

Autour de cette intrigue toute simple, Homère déploie un luxe d’images, de scènes et de sentiments. Les interventions divines sont nombreuses car les dieux s’intéressent beaucoup à cette guerre mais il faut reconnaître qu’ils sont bien inférieurs aux humains qui sont les vrais maîtres du jeu, si l’on excepte le Destin.

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