Avec notre « président normal », l’avantage, c’est qu’on ne s’ennuie pas. Chaque jour apporte son lot de faux-pas, de vraies-fausses déclarations, de mesures en trompe-l’œil et de volte-faces. François Hollande, il est vrai, ne manque pas d’humour dans la vie ordinaire. Mais il se surpasse depuis qu’il est à la tête de l’Etat. Cet énarque souriant et affable est devenu impayable, si on peut dire ainsi en période de grogne fiscale…
Aujourd’hui, visite surprise à Aubervilliers, ancien bastion de la banlieue ouvrière du « 9-3 » : et voilà la surprise ! Après s’être entêté à répéter depuis des mois que la courbe du chômage allait s’inverser avant la fin de cette fatidique année 2013 qui a vu sa popularité chuter, le « président normal » est revenu sur cette vraie-fausse promesse dans une PME devant signer des « contrats de génération ». Changeant de discours, il a évoqué cette fois « une bataille » qui « nous prendra tout le temps qui nous est nécessaire » : une lapalissade peu rassurante. Mais « nous devons y travailler sans cesse », a-t-il précisé. Un peu gêné, dans son entourage, on a alors parlé de… ne pas se créer de contrainte inutile sur le calendrier de l’économie.
Hélas, quant à lui, François Hollande n’a pas économisé sa salive : à peine quelques minutes après, deuxième demi-tour gauche, il réaffirme que la courbe du chômage s’inversera avant la fin de l’année. Désormais, la confusion règne au sein de l’Etat-PS devant ces zigzags. Quelqu’un suggèrera-t-il au président normal une formule peu compromettante, du style : « La baisse du chômage se profile à l’horizon » ? Sachant que l’horizon est une ligne qui recule à mesure qu’on avance, on ne risque alors ni d’être démenti, ni de se contredire.