Geste politique spectaculaire ou effusion subite d’un homme isolé, François Hollande a achevé la trajectoire de son voyage aux Etats-Unis dans les bras d’un chef d’entreprise français au nom de western spaghetti, Carlos Diaz, un ancien leader du mouvement protestataire français des « Pigeons » parti faire carrière dans la fameuse Silicon Valley de Californie.
Non loin de Hollywood, cette accolade publique filmée en direct par toutes les caméras des télévisions de France et d’Amérique faisait penser à un début de carrière atypique d’une star des écrans venue tardivement sous les feux de l’actualité cinématographique. Mais l’aplomb soudain de cet acteur principal, ce « Frenchie » Mr. Hollande qui a ciblé avec brio l’ancien « pigeon » pour une étreinte virile, venait compenser avec bonheur un talent encore incertain et un certain manque de références.
Par chance, M. Hollande avait été reçu auparavant dans un dîner-gala de fraternité à la Maison Blanche par le Président Obama et son épouse, qui l’avaient encouragé à se lancer sur le sentier de la guerre économique sous les couleurs de la liberté d’entreprise.
D’où cette tirade mémorable que les meilleurs scénaristes n’auraient pas osé imaginer: « La France doit reconnaître le dynamisme de ses entrepreneurs. Il n’y a pas d’économie qui puisse vivre sans entreprise dynamique. Tout part de l’entreprise. » Une autre débutante du marketing des spectacles politiques, « la » ministre déléguée à l’économie numérique Fleur Pellerin a ajouté à cela une excellente réplique : « Il y a une culture du risque, ou de l’échec utile, que l’on doit encore travailler. »
Désormais, Woody Allen doit se tenir sur ses gardes : avec François Hollande et son équipe française, il a trouvé un « challenger » qui peut lui réserver des surprises, en particulier en matière d’autodérision.
Denis LENSEL
