Histoire : La première crise financière aux Etats-Unis - France Catholique
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Histoire : La première crise financière aux Etats-Unis

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La récente crise financière mondiale née aux États-Unis de l’immobilier, a eu ses précédents. Et ce dès les premières années de la fédération, comme si, dès le début, les promesses intenables étaient le fruit d’un libéralisme sans freins.

C’est ce que montrent des mémoires publiés par Hervé-Marie Catta sous le titre La folie de Washington. L’auteur de ces mémoires historiques, incroyables mais vrais est un jeune officier de marine, Eugène Lucet, qui en 1793, au début de la Terreur, s’embarque de Rouen pour Philadelphie faire du commerce. Avec un autre Normand, Charles de La Garenne, ancien garde de Louis XVI, ils deviennent assistants du premier millionnaire américain, James Greenleaf. Alors une folie d’achats de terres dans l’Ouest, proche encore, enflamme les Américains. Comme ses concitoyens le général Washington pense que l’enrichissement du nouveau monde n’aura pas de limites.

Le Congrès vote la construction d’une capitale fédérale à laquelle on donne le nom du général. Pierre-Charles L’Enfant en dessine un plan génial.

Mais il ne suffit pas d’un plan, il faut construire, et pour construire il faut des investisseurs. Greenleaf, âgé de 29 ans, vient de faire for tune, Washington le persuade qu’il fera mieux encore et Greenleaf achète 6 000 des 11 000 lots à construire en s’associant les hommes d’affaires les plus considérables. Ils seront incapables de faire face à leurs endettements, et c’est l’effondrement général. La construction de la ville s’arrête : en décembre 1800 quand le président président Adam et le Congrès s’établissent à Washington, les représentants doivent aller se loger dans les villes environnantes.

« Lucet participe en faisant des affaires à construire les États-Unis d’Amérique, écrit Pierre-Yves Gomez, professeur d’économie, il témoigne, par les péripéties de son existence quotidienne, comment s’est fabriquée la grande histoire ». La vie, les hommes, la médecine, les avocats, les artisans, les transports et les mœurs, Lucet nous décrit les États-Unis comme personne ne l’a fait.

Au chapitre des médecins, Lucet écrit que la saignée à outrance constitue le sommet de la thérapeutique. On craint quelque exagération. Mais dans ses notes, Hervé Catta raconte la mort de Washington : se sentant mal un jour d’hiver le général se fit saigner par son intendant ; puis on fit venir des médecins qui successivement ordonnèrent de nouvelles saignées. À la cinquième, le général mourut.

Des annexes historiques permettent de se situer, des illustrations de voir les lieux : ainsi une gravure de 1800 d’un joli New York tout plat, et, publié pour la première fois en France, le plan génial dessiné par L’Enfant pour Washington.

« La folie de Washington », Mémoires d’Eugène Lucet – Texte établi, présenté et annoté par Hervé-Marie Catta – éd. Peuple Libre (diffusion Salvator).