Ce moine infirme, difforme et paralysé est dépendant de ses frères pour le moindre mouvement. Dès sa naissance, le 18 juillet 1013, sa mère Hiltrerd et son père Wofrad d’Althausen, constatent qu’il est handicapé. À 7 ans, on le confie aux moines de l’abbaye bénédictine de Reichenau, sur les rives du lac de Constance dans l’Allemagne actuelle. Là, il s’instruit, entre dans la communauté et est ordonné prêtre. Il s’appelle lui-même « le perclus », devant toujours être attaché à une chaise et ayant une élocution très difficile. Il écrit qu’il est « plus lent qu’un ânon ou qu’une limace ».
Mais quelle intelligence ! Il construit des astrolabes, établit le calendrier des éclipses. C’est lui qui invente une notation musicale basée sur les lettres de l’alphabet, mais aussi une machine à écrire. Il s’adonne aux mathématiques et dialogue avec les Arabes très érudits à l’époque en ce domaine. Il rédige une Chronique universelle qui s’étale du Ier au XIe siècle. Il apporte des données scientifiques à la datation des siècles et connaît parfaitement la science arabe. Il écrit des traités de liturgie, un ouvrage de poésie de 1 700 vers. Son infirmité ne l’empêche pas de voyager. Partout on loue sa patience, sa puissance de travail et sa gentillesse. Il devient le conseiller du pape Léon IX et de l’empereur du Saint-Empire romain germanique Henri III, qui viennent le visiter dans sa cellule. Il compose des hymnes liturgiques que l’on chante encore aujourd’hui, tels que le Salve Regina, l’Ave Maris Stella ou l’Alma Redemptoris. Il meurt à 41 ans, en 1054. Ses reliques sont vénérées à Zurich.
Étymologie du nom
L’origine est germanique : hari, « armée » et mann, « homme ».
Célébrités
Ce prénom très fréquent en France au Moyen Âge demeure très répandu en Allemagne. Tristement rendu célèbre par le maréchal Hermann Göring, il était porté par les écrivains Hermann Hesse (1877-1962) et Herman Melville (1819-1891), auteur de Moby Dick.
Vieux proverbe de ce jour
« À la Saint-Firmin, l’hiver est en chemin. »
Pensée spirituelle inspirée par Hermann
« La science, il faut l’utiliser comme une servante, et non plus l’adorer comme une déesse. » (Georges Duhamel)
Courte prière du bienheureux Hermann
« Salut, sainte Mère de Dieu, donne la lumière aux aveugles, délivre-nous de tous les maux. »
Pour aller plus loin :
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- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?
- De la différence entre "connaître" la vérité et "faire" la vérité
- Jean-Paul Hyvernat
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918