Harcèlement scolaire : encore un effort M. le ministre ! - France Catholique
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Harcèlement scolaire : encore un effort M. le ministre !

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© Philippe Lissac / Godong

Face au fléau du harcèlement à l’école, avec 700 000 victimes par an, nos gouvernants semblent redécouvrir la lune, avec des cours d’empathie décrétés par le nouveau ministre de l’Éducation. Serait-ce un premier pas, timide, vers une prise en compte d’un bien commun qui nous dépasse, après des décennies d’individualisme et de déconstruction ? L’avenir le dira, mais en attendant, l’impression est celle d’un saupoudrage, quand il faudrait une réflexion globale. Où est la cohérence dès lors que cette empathie se double, à l’autre bout de la vie, du droit de donner la mort à autrui, sous prétexte de compassion ? Il faudrait alors parler de « pitié dangereuse », celle qui ne sait plus distinguer le bien du mal, et commet le mal en se voilant sous les apparences du bien – une singerie…

Idées chrétiennes devenues folles

De fait, les exemples sont nombreux de ces idées chrétiennes, devenues folles, et que l’on fait mine de redécouvrir en les parant d’atours modernes : la gratitude, la bienveillance, le pardon… Les chrétiens, pourtant, ne peuvent se fondre dans cet humanisme au rabais, en une logique mondaine, mais ils doivent au contraire affirmer la logique chrétienne dans son intégralité. Ce n’est pas uniquement par empathie que saint Vincent de Paul, sainte Jeanne Jugan et tant d’autres se sont donnés corps et âme pour soulager les misères de leur temps. Mais parce qu’ils voyaient dans les pauvres à soigner le Christ lui-même. C’est en Son Nom qu’ils ont accompli leur immense œuvre envers les enfants abandonnés, les vieux, etc. En Son Nom qu’ils n’ont pas écarté les souffrances, les assimilant à celles de la Croix. Mettant en pratique cet enseignement de Jésus, qui distingue l’Église d’une ONG : « En dehors de moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5).

Ainsi le christianisme n’est-il pas uniquement une pensée, une idée, si admirable soit-elle, mais des actes qui l’incarnent, et qui coûtent. C’est sa force, celle qui anime aujourd’hui encore des milliers de bénévoles, y compris des jeunes, dans les associations sans lesquelles la société française s’effondrerait. Il serait donc temps que leur utilité sociale soit davantage prise en compte et soutenue par les pouvoirs publics, comme l’a proposé un sénateur, Stéphane Le Rudulier, qui souhaite inscrire les racines chrétiennes dans la Constitution française, pour contrer les manifestations récentes de laïcisme.

Dans un climat antichrétien somme toute assez comparable, vers 1830, deux figures du christianisme social, toutes deux béatifiées, ont réagi admirablement : Pauline Jaricot par la création du Rosaire vivant, des groupes de prière lancés pour la conversion des pécheurs ; et Frédéric Ozanam, rassemblant une élite d’étudiants pour visiter les pauvres au sein de la Société Saint-Vincent-de-Paul, répondant ainsi par avance à la montée du socialisme révolutionnaire. Son mot d’ordre est toujours d’actualité : entre l’esprit d’égoïsme et l’esprit de sacrifice, il faut choisir, car il ne peut y avoir de juste milieu. M. le ministre, encore un effort pour être vraiment chrétien !