Guerre de communication - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Guerre de communication

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Il y a différents angles de vue possibles pour observer les événements, et ceux que nous avons vécus ces jours derniers sont susceptibles de plusieurs lectures. J’en retiens une qui me fascine. C’est celle de la manipulation éhontée dont l’opinion a été l’objet sur le thème de la violence. Pendant plusieurs jours, mais surtout vendredi et samedi, cela s’est traduit par un martelage assourdissant, notamment sur les chaînes d’information continue. Il n’était question que de manifestation à haut risque. L’obsession s’est maintenue jusqu’à dimanche, à tel point que l’on pouvait regarder, sur les écrans de télévision, des cortèges tout à fait pacifiques mais sous-titrés d’une pastille nous expliquant que tout cela s’inscrivait toujours dans un climat tendu. Pardonnez moi, mais comme bourrage de crâne, c’était assez réussi.

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, avait abondamment contribué à la psychose en recommandant aux familles de ne pas venir avec leurs enfants. Mais il y avait aussi tout un discours sous-jacent qui suggérait — lorsque ça n’était pas carrément affirmé parfois — que la Manif pour tous était en train de se radicaliser, en se livrant à des leaders extrémistes. Tout cela était évidemment fantaisiste. Mais comment lutter contre une propagande de cet acabit, alors qu’il n’y avait aucune contre-partie pour remettre les choses en place. Il a fallu beaucoup de temps pour que certaines évidences soient rappelées, la première étant que toutes les démonstrations des adversaires de la loi Taubira s’étaient déroulées dans le calme, exception faite des incidents de l’Étoile et des Champs Élysées du 24 mars, qui se rapportaient à des raisons très spécifiques. Rien qui ressemble en tout cas à l’émeute du Trocadéro et aux scènes de pillage qui suivent trop de manifestations de rue.

Je retiens de cela que nous sommes engagés dans une formidable bataille de communication, où l’adversaire a souvent l’avantage, parce qu’il dispose de toute une complicité idéologique dans beaucoup de médias et que ceux-ci, en plus, s’abandonnent souvent à une contagion mimétique qui joue sur des ressorts psychologiques. Il n’y a pas que les arguments rationnels qui pèsent dans un tel domaine, il y a toute une orchestration qui joue sur les affects. D’où la nécessité d’une contre-offensive efficace pour ne pas laisser l’avantage à ceux qui manient les armes de la guerre psychologique.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 27 mai 2013.