Grèves scolaires... - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Grèves scolaires…

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La journée de grève qui a eu lieu dans l’Éducation nationale et qui a réuni les personnels du public et du privé ne peut laisser personne indifférent. Ce qui touche à la formation de nos enfants nous engage en tant que parents d’une façon singulière. C’est Charles Péguy qui affirmait que « ce qu’on fait on le fait d’abord pour les enfants ! » C’est si évident : les sociétés ne vivent qu’à investir sur l’avenir et elles se suicideraient si elles ne se projetaient pas au-delà d’elles-mêmes, de leurs intérêts immédiats et de leurs égoïsmes. Il convient donc d’observer avec la plus extrême attention la situation de l’école dans notre pays. La querelle sur la restriction des effectifs, qui a atteint aussi les écoles catholiques, n’est pas à dédaigner. A côté de chez moi, je vois des parents très en colère à cause de la suppression d’une classe de maternelle et de l’augmentation continuelle des effectifs des autres classes.

Bien sûr, en période de restriction budgétaire, les coupes sombres dans la fonction publique sont dans la logique économique de la gestion de crise. Et il y a désaccord même au sein du Parti socialiste, pour déterminer si l’on pourra réembaucher après 2012 l’équivalent des 66 000 enseignants qui n’ont pas été renouvelés. Par ailleurs, le ministre de l’Éducation nationale n’a pas tort de dire que l’État a fait des efforts considérables depuis des décennies et que l’école pose bien d’autres problèmes. Encore faudrait-il bien les nommer. N’est-ce pas, en effet, d’un défaut d’accord sur les finalités de l’école que nous souffrons ? Le désarroi des personnels s’explique largement par la perte de la philosophie ancienne qui fondait notre système de transmission des savoirs. L’utilitarisme a remplacé trop souvent la mission humaniste — j’emploie ce terme plus au sens du seizième que du dix-huitième siècle — de l’enseignement, et nous en éprouverons durablement les conséquences.