Grand prix pour la Palme des martyrs - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Grand prix pour la Palme des martyrs

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Pardon pour ce jeu de mots journalistique, mais le grand prix que le Jury du festival de Cannes a accordé au film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux, renvoie au symbole traditionnellement associé au martyre des chrétiens. Certains critiques eussent aimé que la palme d’or fût attribuée à la représentation sobre et pudique des moines de Tibhirine, mais le choix de l’œuvre d’un cinéaste thaïlandais (Oncle Boonmee) a relégué en seconde position un film qui semblait pourtant bénéficier des suffrages du public du festival. Quoi qu’il en soit, la geste des Cisterciens de l’Atlas est désormais entrée dans l’imaginaire artistique et elle continuera à faire réfléchir les hommes et les femmes d’aujourd’hui sur le témoignage en faveur d’un Dieu de paix au cœur des convulsions de notre monde.

Les spectateurs privilégiés qui ont pu voir le film à Cannes ont apprécié l’interprétation de Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Philippe Laudenbach, Olivier Rabourdin et de leurs compagnons, qui ont su s’intégrer dans le climat monastique, sa liturgie, sa vie fraternelle au contact des moines de l’abbaye de Tamié. Ils ont aussi compris comment ces religieux isolés en terre d’Islam avaient sur se faire aimer par les populations. Il y a là de quoi méditer intensément sur le secret de l’engagement spirituel radical, alors même que les intellectuels voudraient que les religions fussent par essence « meurtrières ». L’actualité quotidienne se charge de nous rappeler comment des chrétiens sont amenés à donner leur vie, dans diverses régions du monde, parce que leur foi est insupportable à leur environnement.

Est-il malséant de rappeler aussi qu’en nos contrées de droit et de liberté, l’affirmation de communautés chrétienne est parfois mal supportée et que, régulièrement, règne un climat de lynchage médiatique à l’égard du Pape ? Dieu merci, nous n’en sommes pas aux extrémités dont sont victimes tant de frères en Irak, au Nigeria, en Égypte, en Inde et ailleurs… Mais il y a une réelle question de fond. Quelle place y a-t-il dans notre civilisation pour la gratuité radicale des chercheurs de Dieu ? On songe à telle formule provocatrice d’Albert Béguin : « Les sanctuaires désertés, l’humanité risque de mourir d’ennui sur les bancs d’école, en ânonnant qu’elle est parvenue à l’âge adulte. » Par grâce, l’imaginaire peut témoigner que la palme des martyrs fait toujours briller la flamme du sanctuaire.


Note de la rédaction à tous les amis de Gérard Leclerc :

C’est demain mardi 25 mai que le livre de Gérard Leclerc, « L’Eglise face à la pédophilie », éditions L’Œuvre, arrive en librairies.

On compte sur vous pour un démarrage en fanfare dans la liste des livres les plus vendus !!!